Hiroshige et l'éventail, voyage dans le Japon du 19ème siècle
Une nouvelle occasion d'admirer mon peintre d'estampes japonaises préféré, mais c'était en dernière minute !
Le musée Guimet vient de clore une exposition que je ne pouvais en aucun cas rater : une sélection de quelque quatre-vingt-dix images ornant des éventails, parmi les plus belles de la Collection Georges Leskowicz.
Car Hiroshige (1797-1858) réalisa plus de six cent cinquante images destinées à orner cet objet du quotidien.
Avec autant de talent que ses plus belles estampes classiques !
Accessoire saisonnier et éphémère, l’éventail plat en bambou (uchiwa) se popularisa au Japon à l’époque d’Edo (1603-1868) et devint l’un des supports d’expression de la créativité des maîtres de l’école picturale japonaise ukiyo-e.
D’abord vendus pendant l’été par des colporteurs ou dans des échoppes provisoires à l’occasion de fêtes, les éventails d’Edo furent proposés à partir de la fin du 18e siècle à la devanture des marchands d’estampes et de livres illustrés, lorsqu’ils commencèrent à être signés par des artistes célèbres.
Objets jetables, ces éventails ont pour la plupart disparu ; les estampes qui nous sont parvenues, non découpées et dans leur premier tirage, sont celles qui ne furent jamais montées sur leur armature, préservées par les éditeurs d’estampes ou les collectionneurs.
Scènes de genre, paysages, personnages ... tout l'art du peintre est concentré sur ces petits formats colorés.
A noter que le verso de l'éventail n'est que très peu orné.
Un peu difficile à apprécier aussi car ces objets hyper fragiles sont présentés derrière force vitres de protection et sous une lumière évanescente ... qui n'évite pas le reflet des lampes, mais on comprend bien pourquoi.
Décidément, j'aime toujours autant la bibliothèque en rotonde du musée Guimet qui me fai souvenir immédiatement à Mata Hari dansant presque nue !
L'exposition s'arrête hélas le 31 mai !