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Journal de bord d'une grand-mère grande lectrice et avide de continuer à apprendre, de ses trois filles et de ses 6 petits-enfants.
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31 janvier 2023

La guerre : 82 ans après, toujours la guerre en Europe ...

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En triant de vieilles archives, je suis tombée récemment sur les papiers militaires de mon père, qui intéressent au plus au point mon petit-fils Benjamin ...En particulier la relation à ses supérieurs de ses pérégrinations involontaires en Allemagne entre juin 1940 et Février 1942.

 

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Quelques feuillets de pelures jaunies retracent ses combats de mai et juin 1940, avant sa capture et son transfert en camp de prisonniers.

Un récit détaillé, destiné aux autorités militaires, bien plus précis que ses souvenirs retranscrits en 1990, et qui figurent au chapitre 9 dans "Affaire terminée, j'arrive".

Je les livre ici, en plusieurs épisodes, avec une pensée lancinante pour les combattants ukrainiens qui font face avec héroîsme à une force tellement impressionnante ... La guerre, toujours, la guerre ... quelle folie !

 

Rapport du sergent-chef MENS Jean de la 10° Compagnie du PREMIER REGIMENT DE ZOUAVES.

Episode 1 : subir la ruée allemande

En Sarre : Arrivé en permission à Benestroff dans la nuit du 10 au 11 mai 1940, j’en repars au petit jour par le car affecté à notre section. A mi-chemin entre Guebenouse et Metzing, le car nous laisse sur la route en raison des bombardements, je continue à pied et en traversant Liaing, je suis interpellé par le Capitaine Rambaut qui se trouve dans une cave avec une de ses sections. Il me conseille de me joindre à lui car il va relever ma Compagnie.

Benestroff

Nous attendons assez longtemps dans cette cave, puis un ordre du Colonel arrive prescrivant le retour à Guebenouse. De là, je vais à Puttelange où je trouve le Sergent Grosjean, chef-comptable de ma compagnie qui se trouve à Mexing. Dans le bombardement, nous faisons deux voyages avec la voiture de la Compagnie et je passe la nuit avec lui.

Le 12 au matin, je prends un mousqueton et des cartouches et, me faisant indiquer le chemin par le Sergent-chef Chéné, je retourne au P.C. du 3ème bataillon où je me présente au Commandant Daurensan qui m’indique le P.C. de la C.A.3 où je dois porter un message en rejoignant ma Compagnie. Je remplis ma mission et remets le message dont j’étais porteur au Capitaine Drose.

Ensuite, je vais me présenter au Lieutenant Demonrnt qui me fait connaître l’emplacement de ma section (première section) au bois du Litter.

Je fais le tour du secteur et, avec les hommes nous continuons l’amélioration des emplacements et des positions qui sont très précaires en raison de l’intensité du bombardement.

La nuit arrive, pendant laquelle nous sommes attaqués par des forces que je suppose assez fortes. Nous tirons par intermittence, tout en ménageant nos munitions. Au petit jour, une patrouille se présente en face de notre créneau. Après les mots de reconnaissance, ils approchent : ce sont des tirailleurs de la Division qui repartent peu après.

Avec le jour, la relève arrive et nous descendons vers Guebenouse aux environs de huit heures. Là, avec le groupe du Caporal-chef Terraz, je prends le guet avec mission de ne nous replier que lorsque les Allemands ne seront qu’à 150 m. Le jour nous retrouve dans les mêmes positions et dans la journée nous partons pour St Jean de Rhorbak et de là pour Somme-Suippes.

11 Juin 1940, Villedomange (Champagne) : la section prend position près d’un carrefour au bas du village. Nous n’avons même pas le temps de finir nos emplacements que les auto-mitrailleuses allemandes sont là. Le groupe du centre auquel s’est joint le Lieutenant Chauvin, déclenche un feu nourri sur l’une d’elles, laquelle s’approche vers l’arme automatique, tire presque à bout portant et s’en va.

Le Lt. Chauvin, quoique sérieusement touché, rampe jusqu’à nous et nous dit qu’il y a un vrai désastre au 2ème groupe. Nous le réconfortons un peu, il demande des volontaires pour aller panser et évacuer les blessés. Personne ne se prononçant, je veux y aller mais le Lt. m’en dissuade, alléguant que ma place est à la section. Finalement, le zouave René Salles y va et fait le nécessaire sous un bombardement intermittent.

(à suivre)

zouaves

Cela me fait plaisir de célébrer en ce début février 2023, le quatre-vingt unième anniversaire de l'évasion de mon papa, Jean Mens en 5 épisodes ....

 

Commentaires
K
Un trésor, bien généreux de votre part de nous le partager !
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C
Souvenirs inestimables !
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N
Merci pour le partage très intéressant de ce récit. Je suis heureuse pour vous que votre petit fils s'y intéresse afin de transmettre sa mémoire.
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M
Merci c'est toujours très intéressant de vous lire passez une bonne journée
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