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Journal de bord d'une grand-mère grande lectrice et avide de continuer à apprendre, de ses trois filles et de ses 6 petits-enfants.
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23 octobre 2022

Le chic ! Arts décoratifs et mobilier de 1930 à 1960 aux Gobelins

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Une présentation exceptionnelle de 200 trésors conservés par le Mobilier national et qui va certainement « parler » aux visiteurs de ma génération … j

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Je me souviens en effet de la manière dont mes parents avaient meublé leur appartement de petits bourgeois, selon la mode de ce temps d’immédiat d’après-guerre : leur chambre en sycomore aux portes d’armoire galbées, les fauteuils club et la table basse en verre à piètement de fer forgé, la « salle à manger » en noyer sombre vernis au tampon que je trouvais affreuse.

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L’Exposition des Arts décoratifs de 1925 avait beaucoup insisté sur l’ornementation florale et inspirait toujours la Société des Artistes Décorateurs. Dans un tout autre style, on trouvait - très inspirée du Bauhaus - l’Union des Artistes Modernes conduite par Jean Prouvé, Charlotte Perriand, Le Corbusier et Robert Mallet-Stevens.

Ce sont eux, finalement, qui ont survécu à l'usure des modes jusqu’à aujourd’hui. Ils ne sont pas représentés ici où, dans les palais de la République, on cultive plutôt le "grand goût" aujourd'hui totalement oublié.

Il était donc nécessaire de redonner à voir ces créations dites « classiques » du chic à la française, diffusé notamment à travers les commandes publiques. 

Ces commandes étaient destinées à la propagande : redécorer les ministères, renouveler le décor de la République à travers ses ambassades comme ses lieux de pouvoir, propres à exalter le prestige du style français – c’est le président Vincent Auriol qui a initié le mouvement à l’Elysée, largement suivi par ses successeurs - et aussi à soutenir les métiers d’art, même pendant la guerre sous la France occupée.

Voici donc un aperçu de ce style « chic » où la patte du décorateur et ensemblier est primordiale : André Arbus, Jules Leleu, Jacques Pascaud, Etienne-Henri Martin, Marc du Plantier, André Groult, Baguès et Jean Perzel pour les luminaires, Gilbert Poillerat, Raphaël Raffel, Dominique et Paul Cressent.

Ces objets sont des pièces uniques, souvent inspirés des modèles du Grand Siècle, créés dans des matériaux modernes et nobles : laque, cristal, galuchat, parchemin, bronze doré, cuivre chromé et verre, tapisserie au petit point.

Ils sont ici présentés dans une scénographie théâtrale créée par Vincent Darré, qui fut longtemps le bras droit de Karl Lagerfeld.

Le parcours de l’exposition est chronologique.

Il s’ouvre sur le bureau en forme de rognon de Georges de Berdyère (1933) et le secrétaire à abattant bicolore d’André Groult (1937).

J’ai été étonnée de découvrir le bureau du directeur du Mobilier national, grande table à huit pieds comme à l’époque de Louis XIV (André Arbus, 1945), l’étrange meuble d’appui en laque et bois noir de Dominique et Paul Cressent (1947), la petite coiffeuse métallique de Colette Gueden (1946).

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Ces formes, largement mises en valeur par les ateliers de tapisserie d’Aubusson (nous sommes à la manufacture des Gobelins !), appartiennent désormais à un style « ancien ».

La bascule survient dans les années cinquante avec le désign inspiré de la Scandinavie …

On en revient au style épuré de l’UAM et à sa modernité.

Commissariat : Hervé Lemoine, Emmanuelle Federspiel, Gérald Remy.

 

 

 

Le chic ! Arts décoratifs et mobilier de 1930 à 1960, exposition du Mobilier national jusqu’au 28 janvier, 42 avenue des Gobelins Paris 13ème, à partir de 11 heures, 8€

Commentaires
P
Un grand merci pour ces superbes photos qui témoignent de l’élégance d’une époque où la qualité des matériaux et de l’exécution n’excluait pas la créativité.<br /> <br /> N’ayant que trop rarement l’occasion d’aller à Paris, je suis ravie de vos billets sur les expos.
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K
Merci pour cette nouvelle visite à distance !
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