La Major, étrange et fier édifice de Marseille #3
En entrant dans le port, on ne peut pas rater cet imposant édifice à la robe rayée posée en surplomb de la Joliette. On aime ou on n'aime pas le style néobyzantin terriblement en vogue à la fin du XIXème siècle et qui produisit, entre autres, le Sacré Cœur de Montmartre ou Saint Front de Périgueux.
Mais on ne reste pas indifférent à Sainte-Marie-Majeure, dont la première pierre fut posée en présence du Prince-Président Louis-Napoléon Bonaparte en 1852, construite selon les plans de Léon Vaudoyer puis poursuivie par son élève Henri Espérandieu – l’architecte de la Bonne Mère qui lui fait pendant de l’autre côté du port et qui fut achevée en 1864.
L’église fut terminée en 1893 et consacrée en 1897. Elle se superpose à un sanctuaire paléochrétien du IVème siècle puis à la cathédrale romane du XIIème siècle (aujourd’hui fermée au public, c’est bien dommage).
146 mètres de long, une coupole haute de 70 mètres, la cité en plein boom économique du Marseille au début du XXème siècle méritait une église de telles dimensions.
On y retrouve des éléments venant de tout le pourtour de la Méditerranée : pierre de Cassis, marbre de Carrare, pierre verte de Florence, onyx d’Italie et de Tunisie.
Dès l’entrée on lève les yeux vers une mosaïque qui rappelle celle du mausolée de Galla Placidia à Ravenne, ensuite, la haute nef recouverte de tesselles dorées est inondée de soleil. Au fond, une immense crèche provençale …
Posée sur une esplanade, elle constitue un élément majeur de la mise en valeur du Front de mer et permet de conduire le visiteur en douceur jusqu’au Mucem (à suivre).