Jean-Luc Godard, cinéaste (1930 - 2022)
Ne comptez pas vraiment sur moi pour réciter l’éloge funèbre de Jean-Luc Godard. J’ai autrefois vu ses principaux films, emblématiques de la « Nouvelle vague », mais n’ai jamais compris ce qu’ils comportaient de génial. Novateurs, certes … mais parfois réellement ennuyeux.
En 2010, le scénariste américain Phil Alden Robinson déclarait de lui, à l’occasion de l’Oscar d'honneur remis pour l’ensemble de son œuvre : « Godard a changé la façon d'écrire, de réaliser, de tourner et de monter. Il n'a pas seulement bouleversé les règles. Il les a écrasées en voiture avant de repasser dessus en marche arrière pour être sûr qu'elles étaient bien mortes ».
D’accord. Je ne me sens pas assez experte en cinéma pour dire le contraire. Simplement, parmi ses confrères, mes préférences allaient plutôt vers François Truffaut, Eric Rohmer, Claude Chabrol et Jacques Rivette. Tous un peu démodés aujourd’hui …
C’est la lecture attentive de la longue notice figurant sur Wikipedia qui m’en apprend davantage.
Jean-Luc Godard, né à Paris, est issu d’une famille de la bonne (haute ?) société protestante, apparentée à la famille Monod, avec un grand père figurant parmi les fondateurs de la Banque de Paris et des Pays-Bas. Par pacifisme, son père émigre bientôt en Suisse.
Se destinant d'abord à la peinture, ce n’est pas un élève assidu : il devra passer trois fois son bac … Mais surtout, il a une manie particulièrement désagréable : il vole ! Des livres dans la bibliothèque des amis de ses parents, des manuscrits, des sous dans la caisse des établissements qu’il fréquente, où chez ses patrons …
Ce n’est sans doute pas ce qui le conduira auprès des anarchistes et des maoïstes en 1968 … En tous cas, il réalise en 1971 un film nettement pro-palestinien et on lui prête des propos franchement antisémites (sous le couvert de l’antisionisme, naturellement, mais nul n’est dupe) prétendant que les Juifs se seraient laissés conduire comme des moutons et exterminer dans les chambres à gaz pour parvenir à faire exister l’Etat d’Israël. Je comprends la gueulante de Gérard Darmon.
Bref, pas vraiment un personnage fréquentable, à l’instar d’un autre écrivain ouvertement collaborationniste dont on vient de rééditer des écrits disparus.
Un dernier détail m’a intriguée. Toujours sur la notice Wikipedia, il est noté que J-L Godard a habité rue d’Assas un logement situé juste sous l’appartement de Jean Schlumberger … Il se trouve que j’habite depuis 1978 dans un immeuble de la rue d’Assas, et que pendant de nombreuses années, mes voisins du dessus s’appelaient M. et Mme Schlumberger … des héritiers sans doute ? J’en frémis.