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Journal de bord d'une grand-mère grande lectrice et avide de continuer à apprendre, de ses trois filles et de ses 6 petits-enfants.
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28 janvier 2022

La muse rouge, polar historique de Véronique de Haas

muse rouge

Victor est un prénom prisé des auteurs de polars historiques : après Victor Kolvair d’Odile Bouhier, qui a laissé une jambe dans les tranchées de la Grande Guerre, Victor Legris de Claude Izner, Victor Dauterive en pleine Révolution, voici Victor Dessange, inspecteur à la Criminelle en ce début de janvier 1920, et tiraillé entre son amoureuse couturière et son épouse super coincée.

Lui aussi a eu la hanche broyée dans les derniers mois de la guerre, mais il a tout fait pour réintégrer la police, où il fait une sacrée équipe avec un autre rescapé de 20 ans, malin comme un singe mais parfois impulsif, Max. L’expérience et la vivacité … tout pour souder une équipe complémentaire.

Dans ce Paris des années folles, la violence explose : celle de la misère des travailleurs pauvres et des orphelins, des pierreuses, les anarchistes, les communistes, les Camelots du Roi et les sbires de l’Action française, les trafiquants qui ont fait fortune en fournissant les armées, les tenants de la mission civilisatrice – et juteuse – de la colonisation, les peuples soumis auxquels on a fait appel pour sauver la Patrie et rêvent à présent d’indépendance.

La Muse rouge est un café-concert où l’on chante des airs révolutionnaires et où se réunissent communistes, anarchistes et parfois agents de la Sureté infiltrés. L’un des meneurs est Fernand Jack. Un personnage historique, tout comme Léon Jouhaux, indétrônable patron de la CGT. Il prend sous son aile un tout jeune garçon dégourdi, Pierrot, un des principaux protagonistes de cette histoire foisonnante et embrouillée à souhaits.

Victor et Max sont confrontés à plusieurs assassinats au couteau de prostituées, puis d’un émissaire de la Banque Industrielle de Chine. D’autres meurtres, en province, montrent des similitudes troublantes dans la manière de procéder d’un criminel en série sans merci et particulièrement habile à s’évanouir dans la nature. Le médecin légiste, qui suit les théories d’Edmond Locard de Lyon, l’initiateur de la police scientifique – tiens, tiens, il aurait pu y rencontrer Victor Kolvair – est particulièrement affuté.

Entre le bordel chic de la rue des Moulins – La Fleur blanche où Toulouse-Lautrec avait chambre à demeure - et la sordide maison de passe de l’hôtel des 56 marches, sur les quais d’embarquement de Bordeaux ou du Havre, entre Montmartre et Montparnasse, dans les sordides baraquements de la zone des fortifs ou dans les brasseries où complotent fonctionnaires et entrepreneurs mercantis, sur les pavés sanglants des abattoirs de La Villette … se nouent plusieurs intrigues où s’entremêlent manœuvres de basse politique, impuissance d’un gouvernement précaire confronté à la reconstruction d'un pays dévasté, rivalités entre services de police, pression de autorités …

Tout pour imaginer une série policière à épisodes. J'ai dévoré ce livre en 48 heures et j’espère fortement une suite aux enquêtes de l’inspecteur Dessange et à son jeune adjoint.

 

La muse rouge, polar historique de Véronique de Haas, prix du Quai des Orfèvres 2022, édité chez Fayard, 445 p., 8,90€

Commentaires
C
Vous m'avez vraiment donné envie de le lire.<br /> <br /> Merci
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