Ces dames du Luxembourg
On ne peut pas les rater, ces statues de marbre blanc représentant des reines, les régentes et femmes célèbres de notre histoire, juchées sur un piédestal identique haut de 2,30 m, reproduites à 130% de leur grandeur réelle.
Vingt statues confiées à vingt sculpteurs différents (aucun grand nom), chacun recevant une allocation de marbre de qualité diverse selon leur notoriété de l'époque, toutes payées au même prix : 12000 Francs …
Au départ, une série de 4 commandée par le ministre de l’Intérieur chargé des Beaux-Arts de Louis-Philippe.
La suite de la commande se réalise entre 1843 et 1846, et est assurée même après la chute du roi des Français.
En fait, sur les 20 figures, 9 ne furent pas reines comme Laure de Noves, l’inspiratrice de Pétrarque, Sainte Geneviève, Clémence Isaure la fondatrice des Jeux floraux de Toulouse.
Et, parmi les reines de France, pas une seule ne fut l’épouse d’un roi Bourbon de la branche aînée.
Louis-Philippe, héritier d’une branche cadette, règle ainsi ses comptes.
Mais il y aura la Grande Mademoiselle Anne-Marie-Louise d’Orléans (1627 – 1693), la plus récente, dont on remarque la robe très marquée XVIIème siècle et Valentine Visconti, dite de Milan.
Mais bien entendu, ni Marie Leszczynska ni Marie-Antoinette … même sans sa tête.
La plus émouvante, celle de Marguerite d’Anjou, personnage central de la guerre des Deux Roses, Reine d’Angleterre, représentée avec son fils Edouard de Westminster, décapité en 1471.
Soyons conscients aujourd'hui que ce n'était pas si évident que ça, en cette première moitié du 19ème siècle, de mettre ainsi en valeur, des femmes éminentes ... Gloire à Louis Philippe !
Des informations puisées dans le livre « Le long du Luxembourg » d’Elvire de Brissac.
N.B. : en cliquant sur chaque image, découvrez leur identité.