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Journal de bord d'une grand-mère grande lectrice et avide de continuer à apprendre, de ses trois filles et de ses 6 petits-enfants.
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28 mai 2021

Van Gogh monsters, recueil de lettres par Coeur de Feu

 

 

IMG_2248Il faut toujours commencer un livre par la fin : la quatrième de couverture et, pour cet ouvrage, les pages 306 et 307.

Nous y apprenons que le 24 janvier 1891, le directeur de l’hospice de Maussole à Saint Rémy de Provence renvoyait à Théo Van Gogh un paquet de lettres écrites – mais non envoyées – par son frère Vincent alorsqu’il était hospitalisé dans son établissement de mai 1889 à mai 1890. Nous avons tous en tête le merveilleux tableau de « La chambre » …

Il se trouve que Théo, plus jeune de quatre ans que son frère, marchand d'art, vient de décéder le lendemain même de l’envoi de ces lettres, qui ne sont – à part la première – pas datées. 98 missives, parmi la vaste correspondance, déjà largement publiée, de Vincent Van Gogh, dont 652 à son frère Théo qui le soutient matériellement, lui fournit le matériel nécessaire sa peinture et à sa survie, et commence même à vendre quelques tableaux …

ferme de Ganagobie

la chambre

 

Monticelli

Van Gogh écrit bien, montre une très vaste culture littéraire et artistique, il parle plusieurs langues et lit assidûment les auteurs de son temps, boit beaucoup, culpabilise autour de sa relations difficile avec sa mère, exprime son besoin de voyage, d’indépendance, son immense solitude.

Il parle de l’avancement de ses tableaux - il a beaucoup peint durant cette période -  des influences qui le structurent et en particulier celle d’un peintre dont il veut continuer l’œuvre, comme s’il était son fils ou son frère.

Il s’agit d’Adolphe Monticelli (1824 – 1886), qui eut un fort impact sur l’art de Vincent, avec ses touches larges, sa forte matière, ses couleurs franches … Il se trouve que ce peintre serait lui aussi interné dans cet établissement psychiatrique ...

Vincent raconte ses virées avec Monticelli dans le haut pays provençal, entre Manosque, la Durance, le plateau de Ganagobie, à la ferme des Colomblancs où Monticelli a été élevé jusqu’à ses 11 ans parmi les paysans, et où il conduit son émule à dos de mulet. Vincent semble revivre, surmonter dans le vent ses crises psychotiques, son sindrome d’abandon, ses hallucinations. Il suit celui qu’il appelle son Maître jusqu’à Paris, Leyde, Londres … s’imprègne de sa technique si particulière.

Pour ma part, je n’avais jamais entendu parler d’Adolphe Monticelli, qui eut pourtant son heure de gloire sous le Second Empire, bien que sa manière soit, pour l’époque, particulièrement novatrice. C'est Van Gogh qui lui rend un vibrant hommage ...

Le seul hic, c’est que Van Gogh n’a jamais rencontré Monticelli, qui était mort avant son arrivée à Paris. Ces lettres seraient donc l’immense illusion d’un génie de la peinture mort dans des circonstances controversées - voir le roman de Jean-Michel Guénassia - quelques mois après la rédaction de ces lettres.

Un prétexte à voyager dans les hauts plateaux de la Provence, parmi les Gitans et les malheureux goitreux, dans les immensités de la plaine de la Crau, sous les étoiles si profondément peintes par Van Gogh.

 

Van Gogh Monsters, recueil de correspondances par Cœur de Feu, aux éditions E.F.R.A.H.P., 309 p.

Commentaires
K
Absolument passionnant, ainsi que le post sur Jean-Michel Guénassia !
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