Hedy Lamarr n'était pas seulement la plus belle femme du monde
L’un des personnages-clé du roman noir « Avant les diamants » de Dominique Maisons est l’actrice américaine Hedy Lamarr. C’est d’ailleurs sur elle qu’est donné le clap de fin du livre …
Bien oubliée aujourd’hui, cette splendide beauté (1914 – 2000) est née en Autriche sous le nom de Hedwig Kiesler, dans une famille bourgeoise juive convertie au catholicisme. Elle commence à tourner à 16 ans, part à Berlin et joue sous la direction de Georg Jacoby, Max Reinhardt, Otto Preminger, Sam Spiegel …
Elle connait un succès sulfureux avec le film tchèque Extase en 1933, où elle apparait dans une scène d’orgasme et d'autres où elle est nue. Ce film la poursuivra toute sa vie, même si elle n’eut sans doute pas trop de peine à tourner puisque plus tard elle parlera de son addiction au sexe. Elle sera mariée six fois …
Sous contrat avec la M.G.M de Louis B. Mayer, elle sera l’une des icônes d’Hollywood, multipliant les liaisons avec les plus grands acteurs de son temps. Son dernier triomphe est « Sanson et Dalila » de Cecil B. DeMille, avec Victor Mature en 1949. Elle termine sa vie en recluse, obsédée par la perte de sa beauté.
Mais là n’est pas le plus grand intérêt de sa biographie. Elle n’était pas seulement outrageusement belle, mais sans doute aussi surdouée, ce qui n’est pas si fréquent dans le milieu du cinéma.
En 1940, elle met au point avec le pianiste et compositeur d’avant-garde George Antheill (1900 – 1959) un système révolutionnaire de communication, un moyen de coder les transmissions vers les torpilles radioguidées qui les rendent indétectables grâce au changement de fréquences. Le brevet, déposé conjointement en 1942 ne sera pas exploité pendant la seconde guerre mondiale mais est l’ancêtre de la technologie des téléphones portables et du Wi-Fi.
Ni Hedy ni George reçurent la moindre rémunération pour leur invention. Ils furent cependant admis à titre posthume au National Inventors Hall of Fame en 2014.
Nous devons donc tous le respect à une star d’Hollywood nymphomane et au compositeur du Ballet mécanique, partition créée en 1926 pour 14 pianos mécaniques, percussions, sonnettes électriques et hélices d’avion …