Halte au gaspillage textile
Voilà plus de dix ans que j’écris chaque jour sur ce blog et, simultanément sur ma page Facebook … Et chaque jour, l’algorithme de FB me signale « Vous avez des souvenirs aujourd’hui ! » et me ressort une image d’il y a trois, cinq ou 10 ans. Comme nous sommes en août, ce sont des clichés de vacances avec nos enfants et nos petits-enfants.
C'est comme ça qu'on s'aperçoit que nous vieillissons - entre autres ... Mais que notre stock de vêtements est bien trop large pour nos opportunités d'utilisation, surtout en été !
Cette robe "bain de soleil", par exemple, que j'avais mise pour accueillir mon amie Michèle L., date d'il y a 10 ans ! C'est un modèle d'Astrid Le Provost cousu dans un coton malaisien, idéal pour les fortes chaleurs !
Je me rends compte que mon vestiaire d’été ne sert que très rarement, ne s’use pratiquement pas année après année, que viennent s’empiler dans mon armoire des vêtements que je n’ai porté qu’au mieux une fois par saison.
Il y a là une robe achetée pour le mariage d’un neveu auquel nous n’avons pu nous rendre pour raison de santé, des tricots d’été, des vieux T-shirts confortables, des robes en batik confectionnées avec des étoffes rapportées de Singapour.
C’est pourtant dans ces « fringues » que je me sens le plus à l’aise. Et de temps en temps, je découvre un truc que j’avais totalement oublié, quasiment neuf …
Cette année, avec le confinement, nous n’avons pratiquement rien acheté. C’est catastrophique pour les commerçants et l’économie en général … Mais pas pour la Planète. Car l’achat de vêtements est un acte compulsif qui, dans nos sociétés développées, n’a qu’un lointain rapport avec le besoin. On achète pour se faire plaisir, plaisir d’un instant. C’est particulièrement vrai en période de soldes.
Pourtant, 56% de la population s’interroge aujourd’hui sur la nécessité des soldes. Seuls 60% déclarent acheter moins de vêtements à cause de contraintes budgétaires, 40% se disent sensibles à la contrainte écologique. Nous achetons en effet 60% de plus de vêtements qu’il y a 15 ans et 70% de notre garde-robe en moyenne ne serait pas utilisé. Et pendant ce temps, la production de produits textile mondiale génère 1,2 milliards de tonnes de CO² …
Que faire : utiliser les sites de revente, favoriser les circuits de recyclage et de vente de vêtements de seconde main – les emplois perdus dans les boutiques de mode seront-ils compensés par les emplois créés dans les entreprises de triage et de recyclage … J’en doute. En France, sur 700000 tonnes de vêtements jetés par an, seuls 160000 sont triées, données ou revendues par des associations.
Alors, faisons un effort : portons systématiquement les vêtements délaissés dans un Relais ad hoc, achetons moins mais regardons par qui et où a été fabriquée telle pièce, revenons aux basiques toujours élégants … et conservons le plus longtemps possible les vêtements dans lesquels nous sommes à l’aise, sans crainte de paraître ringards !
Deviendrais-je écolo ? Ma fois, dans ce domaine, ils n’ont pas tort. Mais pour faire évoluer les comportements, il faut plus d’une campagne électorale. Mais ce sont des crises profondes qui font regarder les choses d'un autre regard.