My Wicked, Wicked Ways, mémoires d'Errol Flynn
Si c’était un scénario, il serait aussitôt taxé d’invraisemblable, si c’était un roman, il serait impubliable, si c’était un biopic, on ne trouverait aucun acteur capable de jouer le rôle principal … sauf peut-être Brad Pitt – dans ses jeunes années, et encore.
C’est une autobiographie sans complaisance, celle d’un bad boy absolu, beau à se damner, violent à ses pires moments, athlétique, menteur, voleur, alcoolique, tombeur de myriades de femmes, nageur et skipper émérite, une idole absolue des folles années d’Hollywood : en un mot Errol Flynn (1909 – 1959).
Adolescent en révolte contre une mère violente, plein d’admiration pour son père scientifique reconnu, il fugue très jeune de sa Tasmanie natale, se bat comme un diable dans des aventures picaresques en Nouvelle-Guinée-Papouasie, fait les quatre cents coups, de la prison, tâte de la drogue, se fait plumer par des professionnelles, cherche de l’or sans en trouver, participe à la guerre d’Espagne du côté des Républicains, rencontre Fidel Castro …
Une vie d’aventures plus riches de bas que de hauts. Jusqu’à ce qu’on lui propose de jouer dans un film le rôle de Fletcher Christian, l’homme de la Bounty. Une coïncidence puisque sa mère est une descendante d’un des révoltés du célèbre navire.
Sous contrat avec la Warner, il va enchaîner les films – des chefs d’œuvres comme des navets, toujours à la recherche de quelques milliers de dollars pour satisfaire l’avidité de sa première épouse, une actrice française un peu plus âgée que lui et qu’il a rencontrée sur le paquebot qui l’amène aux Etats-Unis.
Les femmes, l’alcool, les voiliers … En 26 années de carrière, il tourne 59 films, devient une vedette incontournable, fréquente le Président Roosevelt, Rainier de Monaco, le roi Farouk … mais s’abîme dans des bouges, en compagnie de ses amis acteurs ou playboys comme John Barrymore (le grand-père de Drew) ou Freddy McEvoy.
Il écrit bien – se rêvant écrivain – s’est construit une culture livresque d’autodidacte, brûle la chandelle par les deux bouts.
Il meurt à 50 ans d’une crise cardiaque … à la veille de se marier une quatrième fois.
Un drame dans sa vie : un très long procès pour viol intenté par deux ex-mineures pour lequel il risque la prison, et qui le brise psychologiquement, terminé après de longs mois par un non-lieu … Errol Flynn aimait les femmes, mais il n’en a jamais forcé aucune : son problème était de leur échapper !
Alors, embarquez-vous sur son navire à travers l’Atlantique, et visionnez le film culte de l’année 1938 : Les aventures de Robin des Bois de Michael Curtiz et William Keighley. Inoubliable !
My Wicked, Wicked Ways, mémoires d’Errol Flynn, publiées en 1959, traduites par France-Marie Watkins et Solange Metzger, publlié ches Séguier – préface d’Eric Neuhoff, 494 p., 18€