Et après, qui va payer la note ?
On nous distille des tas de chiffres sur ce que va coûter le Covid19. Regardons les ordres de grandeur.
Selon le journal très sérieux Les Echos, les Français ont déposé près de 2 milliards d’Euros sur leurs livrets d’épargne au cours du mois de mars … Depuis le début de l’année, ils ont déposé 8 milliards d’Euros – contre 6,5 milliard au 1er trimestre de 2019. Ce qui signifie qu’une grande partie de l’argent public distribué à la suite de la révolte des gilets jaunes a été mise de côté dans des livrets d’épargne qui, au total, représentent 400 milliards d’Euros.
De l’argent, il y en a en France pour soutenir l’économie, sauver les entrepreneurs du dépôt de bilan, renflouer les secteurs les plus impactés par l’arrêt de notre économie comme le transport aérien, le tourisme et l’hôtellerie-restauration, etc ... Nous nous sommes sortis de bien d'autres catastrophes dans le passé.
Il s’agit d’un décalage de trésorerie. L’Etat s’endette aujourd’hui sur le marché international des capitaux à un niveau de taux extrêmement bas, car la réputation de la France comme emprunteur de confiance est bonne. Les particuliers pourraient être sollicités à convertir leur épargne liquide en un emprunt public à moyen ou long terme, à taux supérieur au livret A et/ou assorti de privilèges fiscaux intéressants.
Jadis, en 1958, le ministre des finances Antoine Pinay a ainsi trouvé la formule « magique » en émettant un emprunt resté célèbre sous son nom. Il était émis sur une durée de 15 ans, au taux de 3,5% d’intérêt (alors que le taux d’inflation était alors de 15% l’an), avec des avantages importants : intérêts exonérés d’impôt sur le revenu et les droits de succession, titres admis en paiement des droits de mutation, cours indexé sur l’or … L’argent récolté permit d’éponger la moitié du déficit public considérable de l’époque. Certes, cet emprunt coûta énormément aux finances publiques, mais ce fut aussi un moyen de mobiliser les richesses thésaurisées au service de la Nation.
D’un autre côté, avec ce qui se passe à la Bourse en ce moment, les épargnants sur comptes à vue n’ont rien perdu sur leurs livrets … Et ça, ce n’est pas encourageant pour les inciter, plus tard, à investir en Bourse.
Le risque majeur de cette pandémie, c’est que notre économie et pire, notre système d'assurance-chômage et la sécurité sociale (on nous parle d'un déficit de plus de 43 Mds) s’écroulent… Faillites en chaîne, chômage de masse, surcoût des hospitalisations, du dépistage généralisé …. Il va donc falloir jouer serré pour remettre en route nos entreprises et contribuer, chacun à son niveau et selon ses moyens, au comblement du « trou » que représente l’arrêt de 8 semaines de plus de la moitié de nos activités. Certains réclament la remise en jeu de l'ISF ... Ils sont bien loin du compte !
Pas de panique, et je ne prends pas en considération les capitaux mobilisables auprès des institutions financières internationales et européennes ...
Une autre idée pour récupérer une semaine de travail perdue par le confinement : supprimer le caratère férié des lendemains de fêtes catholiques, le 15 août et le Vendredi saint en Alsace-Moselle, célébrer les victoires passées comme font les Britanniques le dimanche le plus proche du 11 novembre et du 8 mai. Cela fait 5 jours d'activité gagnées. Et après-tout notre République est laïque, non ?
La solidarité, c’est ça … Nous n’aurons pas le choix mais il faut avoir confiance, il y a de l’argent dans les circuits, il faut simplement l’utiliser efficacement !
Encore faut-il que tout le monde soit d'accord, et ça, c'est pas gagné.