La Section Noire, thriller historique par Gral Saint James
Quelle mouche m’a piquée en commandant ce livre baroque ?
Une pub furtive, la crainte de manquer de munitions pendant cette période de confinement, une erreur sur la personne de l’auteur ? Mon appétence actuelle pour les récits de guerre, après avoir lu La Débâcle de Zola … Sans doute un peu de tout ça !
Nous sommes en février 1916. Ce récit plein de fureur meurtrière raconte les exploits d’un groupe de vingt-cinq hommes super entraînés qui reçoivent pour mission de pénétrer de nuit à travers les lignes allemandes, d’éliminer toutes les sentinelles se trouvant sur leur chemin et de ramener un maximum de documents (plans d'attaques, positions des nids de mitrailleuses ...) et si possible des prisonniers pour les interroger.
Sous le commandement du capitaine André Albert, un dur de dur sans aucune pitié, ce sont tous des survivants, volontaires, que rien n’effraie. Des « nettoyeurs de tranchées » ou encore des « corps francs » à la manière du Capitaine Conan de Roger Vercel. Mais là, ils vont avoir à faire à forte partie : une troupe d’Allemands sanguinaires qui s’infiltrent dans les villages du front et exterminent tous leurs habitants. La Section Noire de 2A est chargée de retrouver et anéantir cette Division de la Mort, avec à sa tête, un certain « Kaiser », un psychopathe. Seulement, les hommes de 2A vont tomber dans une suite de pièges …
Le roman s’appuie peut-être sur des mémoires … mais si le style est alerte et les scènes de violence bien campées, on a l’impression de se retrouver non pas au cœur d’un champ de bataille mais dans un jeu vidéo, ou encore dans la scène de fusillade dans la brasserie clandestine des Tontons flingueurs. A chaque pas, une porte s’ouvre et un monstre surgit qu’il faut tuer ou qui vous tue, on se relève et on recommence.
En filigrane, une enquête, une vengeance, des fausses p istes, des révélations rocambolesques … C’est prenant, totalement invraisemblable, construit en trois épisodes d'inégal intérêt.
Le plus désagréable, c’est qu’il s’agit d’un livre produit en autoédition et pas ou très mal relu. Les fautes d’orthographe abondent, plus nombreuses encore vers la fin du texte : on sent que l’auteur peine à terminer son propre document. C’est dommage car les personnages se tiennent, il manque une analyse plus sévère des redites et de la forme.
Dommage aussi qu’il n’y ait pas de suite … Comme quoi, malgré le caractère sommaire du roman, on en redemande !
La Section Noire, roman historique de Gral Saint James, édité par Librinova, 290 p., 14,90