Nuit sombre et sacrée, polar de Michael Connelly
Eh bien non, Harry Bosch n’est pas près de raccrocher !
Même s’il n’est plus nominalement en fonction, il continue à travailler de façon bénévole à la résolution d’affaires classées au commissariat de San Fernando où il s'est installé un bureau dans d'anciennes cellules désaffectées. Malgré la prise de service de la nouvelle héroïne de Michael Connelly, la surfeuse Renée Ballard dont nous avons fait connaissance dans « En attendant le jour ». Il était donc écrit que ces deux personnages se rencontrent.
Car Renée, comme Harry, ne se résout pas à sa mise à l’écart dans la patrouille de nuit après avoir dénoncé sans succès une tentative de viol de la part d’un de ses collègues, et Harry poursuit ici une mission : retrouver l’assassin d’une jeune prostituée survenu neuf ans plutôt. Car cette jeune femme est Daisy, la fille d’Elisabeth Clayton que le vieux policier a aidé à se sortir de la drogue dans l’épisode « Une vérité à deux visages » et a recueillie provisoirement chez lui, au grand dam de sa fille Maddie.
Mais la routine du crime dans la tentaculaire ville des Anges ne s’arrête jamais. Renée et Harry doivent donner la priorité aux affaires confiées par leur hiérarchie. Ils vont en tous cas se jauger, faire connaissance, se rendre de fameux services, s’apprécier malgré leurs multiples différences. Car en fait, ils se ressemblent. Renée est plus scrupuleuse qu’Harry dans le respect des procédures car elle craint plus que tout de ne plus faire partie de la police, Harry reste aussi casse-cou que dans sa jeunesse dans les tunnels du Viet-Minh.
Une nouvelle fois, un roman à la mécanique implacable, magistralement traduit, avec des scènes d’action d’une violence et d’une précision d’orfèvre, des intrigues complexes et pleines de surprises, une analyse fouillée de la psychologie des personnages, et l’extraordinaire cadre de d’une ville tentaculaire où le crime ne s’arrête jamais.
Bien évidemment, le lecteur qui commence à entrer dans l’œuvre de Connelly par ce récent opus pourra comprendre la plupart des ressorts des personnages, mais il aura intérêt à plonger dans la trentaine de romans précédents pour s’y sentir totalement à l’aise.
Nuit sombre et sacrée, polar de Michael Connelly aux éditions Calmann Lévy « Noir », traduit par Robert Pépin, 455 p., 21,90€