En mode "EHPAD" à domicile
Loin de l'hystérie collective qui saisit nos concitoyens, nous vivons tout de même une étrange fin d'hiver à Paris ...
C'est un peu comme si nous étions auto-confinés dans notre appartement pour éviter les imprudences. Pas de cinéma, pas d'exposition, juste les courses trois matins par semaine, lavages de mains répétés. Nous savons que nous appartenons à un groupe "à risques" : Plus de 73 ans tous les deux, Claude avec ses problèmes cardiaques et son début de Parkinson, moi-même avec mon vieil infarctus et mes crises d'asthme, il faut que nous traversions cette épreuve de façon civique et responsable.
Comme je nous imagine mal partir à l'hôpital en urgence et sous assistance respiratoire, nous adoptons de nouvelles routines. On s'habitue facilement à ne pas serrer la main mais à s'incliner en regardant l'interlocuteur dans les yeux, nos enfants et petits-enfants viennent nous visiter rapidement et nous résistons à l'envie de les serrer dans nos bras, nous limitons nos voyages en transports en commun au strict minimum et en dehors des heures de pointe ... Il faut rester zen : la Bourse dévisse ? Mais ce qui n'est pas vendu n'est pas perdu !
Et nous lisons. La lecture est notre salut : samedi, razzia à la Procure (notre librairie préférée de Saint Sulpice) et entame de plusieurs ouvrages à la fois pour choisir celui que nous allons lire en premier. J'ai craqué encore une fois pour un bouquin d'histoire de plus de 600 pages, après avoir éclusé l'histoire du Proche-Orient antique qui en comptait 1100 ! Et puis, j'attends encore deux livres à paraître cette semaine et que j'ai commandés.
La télévision est surtout un bon moyen de faire des micro-sièstes post prandiales devant un épisode de série américaine déjà vu plusieurs fois - ce qui permet de les prendre en route - et autant de fois oublié. En revanche, il m'arrive de visionner des séries exclusives comme cette production baroque avec Al Pacino en vedette : "Hunters", dont je parlerai plus tard ...
Bref, nos jours tranquilles à Paris ne nous empêcheront pas d'aller voter dimanche puisque notre bureau de vote est une école située à quelques mètres et sur le même trottoir ... Deux soirées intéressantes en perspective ...
La technologie a du bon : on reste en lien permanent avec les personnes qu'on aime et des amis virtuels, on peut (encore) se faire livrer une foule de choses, on est informé en temps réel et en continu sur ce qui se passe dans le monde, on paye partout avec un morceau de plastique, on règle ses impôts sans s'en rendre compte. La vie de retraité qui n'a plus à se déplacer pour aller travailler est une vie de rêve, dommage qu'elle finisse si mal !