Siemen Dijkstra, à bois perdu, à la Fondation Custodia
La Fondation Custodia met en valeur périodiquement les trésors de la fantastique collection du mécène néerlandais Frits Lugt et, "en même temps", elle nous donne l'occasion de découvrir les oeuvres d'artistes hollandais actuels. Et là, cette présentation du jeune artiste Siemen Dijkstra nous a scotché ...
Paysages où l'eau et la terre se confondent, ornières glaiseuses, forêts clairsemées, images de baies à demi submergées, vaguelettes, herbes et feuillages frissonnants ...
Avec des formats panoramiques, des couleurs pures, on admire les gouaches et les aquarelles mais surtout les gravures en couleurs selon la technique du bois perdu. Elles évoquent naturellement les estampes japonaises, et plus spécialement les paysages d'Higoshige.
Siemen Dijkstra (né à Den Helder en 1968) vit et travaille dans le village de Dwingeloo, dans la Drenthe aux Pays-Bas, où il réalise de spectaculaires gravures sur bois en couleurs. A côté de tous ces détails, Dijkstra ne perd jamais de vue l’image globale : la lumière perçant à travers la végétation, les couleurs qui s’harmonisent, l’atmosphère légèrement brumeuse au loin.
Le procédé de gravure à bois perdu implique que chaque à-plat de couleur est taillé individuellement dans une matrice de bois unique, et imprimé successivement sur le papier. Avec ses grands tirages qui se composent parfois de 10 à 18 couches de couleurs, l’artiste évoque, depuis son atelier, un monde extérieur éloquent. « Ce que j’aimerais vraiment, c’est de pouvoir rendre les odeurs de l’extérieur », dit-il. Ses gravures sentent bien sûr l’encre d’imprimerie, mais avec les formes creusées et les couleurs imprimées, il sait suggérer de façon magistrale la lumière et le ciel, la terre et la verdure.
A bois perdu, oeuvres de Siement Dijkstra à la Fondation Custodia jusqu’au 10 mai, 121 rue de Lille – 75007 Paris, tous les après-midi sauf le lundi – 10 € en même temps que l'entrée à l'exposition "Dessiner la figure en Italie".