Déambulation dans les rues du Marais
Il faisait un temps superbe, ceux qui étaient partis à la montagne n'en étaient pas revenus, ceux qui s'y rendaient étaient déjà en chemin. Personne ce samedi matin.
Pas de manifs non plus ... Et nous avons marché dans ce quartier qui fut riche des plus nobles demeures avant que le Roi ne fixe sa cour à Versailles.
Au départ de notre pérégrination, l'église Saint Denys du Saint Sacrement, rue de Turenne, puis la rue de Bretagne et ses innombrables boutiques de victuailles, le marché des Enfants-Rouges, cadre d'un des polars historiques de Claude Izner, la rue des Archives ... et l'Hôtel de Ville si convoité, en passant par la rue François Miron.
J'ai une particulière addiction pour les portes cochères et leurs sculptures. Quelle débauche de cariatides, de mascarons, de feuillages et de blasons entortillés !
C'est un des plus anciens quartiers de Paris et certaines demeures moyennâgeuses comme l'Hôtel de Soubise avec ses deux tours poivrières se détachent sur le ciel.
Une façade m'a étonnée, celle du numéro 61 de la rue des Archives. C'est un immeuble industriel datant du début du XXème siècle. Sa grille en fer forgé est étonnante.
En fait, il s'agit d'un ancien central téléphonique, qui héberge aujourd'hui le Comité d'Entreprise et des sections syndicales de France-Telecom - Orange.
Sur le moment, je me suis demandé si ce n'était pas le siège d'une loge maçonnique : une étoile à cinq branches, des éclairs, des casques d'Hermès, superbes motifs floreaux ...
L'immeuble, achevé en 1912, a été conçu par l'architecte Charles Blondel (celui du théâtre Récamier) et construit sur une structure entièrement en béton armé selon le procédé Hennebique, une nouveauté pour l'époque, la façade de la partie "noble", réservée à l'Administration, étant recouverte de pierre.
Et en poussant plus loin mes investigations, j'ai découvert que cet architecte était effectivement membre du Grand Orient de France ...
Plus loin, en revenant vers la Seine, une petite porte donne accès au cloître de l'église protestante des Billettes (construite au XVIIIème siècle).
L'entrée est libre et on a l'impression de faire un saut dans le temps. C'est le plus ancien cloître médiéval qui subsiste à Paris, il date de 1427 et sert de galerie d'exposition. Un petit bijou de croisées d'ogives, tout à fait étrange ... Mais je n'ai pas retenu le nom de l'artiste exposé dessous.
Une matinée de découvertes, le nez en l'air, dans cette ville merveilleuse, si calme parfois, si agitée souvent ...