Quelques vérités sur Linky
Alors que des tas de gens honnêtes avalent d’innombrables et incroyables bobards sur tout et n’importe quoi, je suis atterrée de leur attitude de refus des informations officielles, du moment qu’elles émanent des autorités en charge.
Il y a eu la campagne de désinformation contre les vaccins, le complot sur l’attentat du 11 septembre, et j’en passe. De façon paradoxale, on apprécie le discours de Greta Thunberg qui intime aux gouvernants d’écouter les scientifiques, et aujourd’hui, du moment que ce sont les autorités qui transmettent les résultats des prélèvements, on met en doute leurs informations. Bien entendu, il y a eu jadis le précédent de Tchernobyl. Mais justement, les temps ont changé.
Je prends un autre exemple : la résistance à l’installation progressivement généralisée du compteur électrique Linky. Dans notre immeuble même, j’ai noté des réactions tout à fait étonnantes, de la part de personnes que je jugeais jusqu’ici sensées.
A quoi sert Linky ?
Il répond à plusieurs objectifs, le premier étant de permettre au consommateur d’accéder à sa consommation individuelle d’énergie.
Ce nouveau compteur « communiquant » permet aussi au fournisseur d’énergie de gérer les incidents éventuels à distance et de comptabiliser en temps réel la consommation et non plus sur la base d’une estimation. L’idée n’est pas de « ficher » les abonnés selon leur consommation effective, mais de pratiquer une évaluation plus fine des pics de production pour faire face aux besoins instantanés, et de mettre en ligne les capacités de délivrance du courant – on n’a pas encore trouvé le moyen de stocker l’électricité – nécessaires au moment requis, et éventuellement en cas de pic de consommation, de faciliter l’interconnexion au niveau européen des réseaux de distribution d’électricité. C’est aussi une façon de responsabiliser le consommateur pour économiser l’énergie. C’est pas Versailles, ici !
Alors, je lis ça et là que Linky serait dangereux car il émet des ondes … Eh oui, tout comme notre four à micro-ondes, la WiFi, le téléphone portable, la télécommande de la télévision ou tout autre appareil électronique. Un rayonnement qui diminue drastiquement à une distance de quelques centimètres … Aucun danger, sauf sans doute pour les personnes atteintes d’hypersensibilité. Dans ces cas médicalement certifiés, Enedis est obligée d'installer des filtres à ondes CPL ou à retirer les compteurs.
On accuse aussi Linky de nous espionner. Bien moins que la collecte de nos données à travers l’utilisation de notre carte bancaire, nos factures téléphoniques, nos achats via internet et l’exposition de nos préférences sur les réseaux sociaux. Et la CNIL veille très spécialement sur les fichiers de données issues de Linky. D’autant plus qu'il est possible à l'abonné de désactiver la collecte des données et de supprimer l'historique des enregistrements.
Alors ? Encore une manifestation de l’angoisse généralisée qui étreint nos concitoyens déboussolés ? Il y sans doute de ça mais il y a d’autres motifs moins avouables : un nombre significatif des vieux compteurs ne fonctionne plus très bien et sous-évaluent la consommation, quand ils n’ont pas été trafiqués – il paraît qu’avec un puissant aimant, on peut ralentir le disque horizontal du compteur bleu … - et puis une proportion non négligeable de la population (37% en 2013 !) est sous-abonnée. Ces foyers paient une facture correspondant à une puissance inférieure à celle qu’ils tirent de l’installation. Dans ces conditions, effectivement, le réveil de la nouvelle facture sera cruel …
A savoir enfin : aucun autre pays européen dans lequel ce type de compteur a été déployé n’a connu de telles polémiques. Encore un indice du climat généralisé de révolte de citoyens mal informés … A qui la faute ?