Du douanier Rousseau à Séraphine, les grands maîtres naïfs
André Bauchant, Camille Bombois, Ferdinand Desnos, Jean Eve, Dominique Peyronnet, René Rimbert ou Louis Vivin … autant de noms qui n’ont pas retenu l’attention qu’ils méritent. A part Séraphine Louis sans doute, au sujet de laquelle un superbe film fut réalisé par Martin Provost. Cette belle exposition leur rend justice.
Ce qui caractérise ces peintres non conventionnels le plus souvent autodidactes, c’est l’absence de règles de perspective et de proportionnalité. En revanche, la fraîcheur, la poésie, les couleurs et l’inventivité compensent largement ces carences. Cependant, ils restèrent marginaux car ouvertement à contre-courant des avant-gardes et des académismes.
Cet engouement pour ces peintres « primitifs modernes » est dû à l’action de Dina Vierny, la muse-modèle de Maillol et fondatrice du musée, qui les collectionnait. On souligne aussi l’influence de Wilhelm Uhde (1874 – 1947), collectionneur et critique d’art, et premier mari platonique de Sonia Delaunay.
On retrouve avec plaisir les grandes compositions florales de Séraphine de Senlis, ses couleurs lumineuses (elle utilisait du Ripolin), ses accumulations de feuilles parfois inquiétantes …
Séraphine, femme de ménage chez Wilhelm Uhde, et que Dina Vierny collectionna avec passion et à laquelle une belle exposition fut consacrée dans ce musée même en 2009.
Bêtes sauvages, forêts vierges, autoportraits, natures mortes, vues de la mer infinie, villes vides … Ces artistes dits naïfs donnent à voir de belles images, un art accessible, qui enthousiasma les maîtres comme Picasso – en particulier Henri Rousseau et ses poétiques visions de la jungle et de ses animaux, lui qui se documentait uniquement dans les serres du muséum d’histoire naturelle …
Du douanier Rousseau à Séraphine, les grands maîtres naïfs au musée Maillol, jusqu’au 19 janvier, tous les jours à partir de 10h30, 59-61 Rue de Grenelle, 75007 Paris