Les fils d'Odin, polar historique d'Harald Gilbers
Suite des aventures de Richard Oppenheimer relatées dans Germania.
L’ex-commissaire de la police criminelle de Berlin – la KRIPO – viré de son emploi puisqu’il est juif. Sous un ridicule nom d’emprunt, séparé de son épouse Lisa pour la sécurité de celle-ci, menacé à tout instant d’être enrôlé dans le Volksturm, il survit dans la capitale du Reich de mille ans où la vie continue, rythmée par les alertes quotidiennes et le pilonnage des bombardiers alliés.
Malgré l’imminence de la capitulation devant les soviétiques – nous sommes entre le 18 janvier et le 12 mars 1945, la répression contre toute suspicion de défaitisme ou allusion à la disparition du Führer est passible de la peine de mort. Mais c’est une bien plus grave accusation qui pèse sur Hilde, l’amie si efficace de Richard, médecin et antinazie notoire. Son ex-mari, le Docteur Hauser, SS en poste à Auschwitz où il pratique des expériences sur les détenus, est retrouvé assassiné, alors qu’elle a été vue entrer chez lui le jour même et se disputer bruyamment avec lui.
Son procès va être expéditif et ses amis, tous ceux qu’elle a aidés ou aimés jadis, se mobilisent pour découvrir le meurtrier et la sauver du Volksgerichtshof où se déchaîne le sanglant juge Freisler.
Au-delà d’une intrigue rocambolesque, la description apocalyptique de Berlin sous les bombes vaut la lecture. Richard Oppenheimer brave tous les dangers pour disculper son amie, aidé par un pharmacien, un ancien avocat devenu commerçant en vêtements féminins, une bande de malfrats et un ténor du barreau autrefois épris de l’accusée. C’est haletant, très bien documenté, parfois atroce … un excellent roman policier dans une ambiance parfaitement rendue.
Les fils d’Odin – Odins Söhne, polar historique d’Harald Gilbers, traduit de l’allemand par Joël Falcoz, collection 10/18 « grands détectives », 547 p., 9,50€