Un vendredi saint pas tout à fait comme les autres ....
Il y a bien longtemps que je ne prête plus attention au calendrier des célébrations catholiques – à part la fête de Noël et, bien entendu, Pâques … Je me demande même à quoi correspond les lundis de certaines fêtes ou le 15 août qui ne sont pas chômés dans les pays protestants.
Hélas, je ne suis plus qu’une chrétienne « festive ». Cependant, cette semaine est différente. Elle restera marquée dans ma mémoire – et pas seulement la mienne – après la catastrophe de l’embrasement de la toiture de Notre Dame …
Je comprends parfaitement l’émotion de tous ceux qui aiment Paris et la France, même ceux qui n’y sont jamais venus. Notre-Dame, c’est une partie de notre cœur à tous. Quelle que soit sa religion, sa nationalité, son âge, ses idées politiques : nous sommes dévastés (à part cette jeune imbécile de l’UNEF !). Notre-Dame, la première grande cathédrale gothique, copiée dans le monde occidental pendant des siècles, merveille de pierre taillée avec amour et humour. Cruellement blessée en cette semaine où les catholiques célèbrent la Passion du Christ. Mais toujours debout !
Aujourd’hui même, c’est le souvenir de la mort du Christ, de son supplice et ses humiliations subies autour de l’an 33 qui sont en mémoire. A cette occasion, nous nous interdisons de manger de la viande, un des rares interdits alimentaires qui subsiste et soit effectivement respecté chez les chrétiens les plus tièdes. Au menu de ce jour pour moi : œufs durs, pommes de terre bouillies et – seul plaisir autorisé – un aïoli bien corsé.
Je reste dans voix devant les multiples polémiques tournant autour des contributions des familles les plus riches à la reconstruction de Notre-Dame. Certains Français sont égaux à eux-mêmes : mauvais coucheurs, de totale mauvaise foi, envieux, ironiques, râleurs … Mais ceux-là demeurent minoritaires. Ils gueulent plus fort que les autres, c’est ainsi. C’est aussi une des marques de la démocratie : chacun peut exprimer son opinion, même si elle est absurde, voire sciemment fausse. Nous avons bien de la chance …
En attendant, en ce jour de recueillement pour les croyants, je reste dans l’espérance que ce terrible événement nous permette de nos réunir autour de notre patrimoine commun : la beauté immuable de Notre-Dame.