La seule histoire, roman de Julian Barnes
La critique de Claude :
Julian Barnes, né en 1946, est l’un des auteurs les plus passionnants de la littérature anglaise. Fils de deux parents professeurs de langue et de civilisation française, il a écrit des recueils de nouvelles expliquant pourquoi la France est la France, et pourquoi le Royaume Uni est le Royaume Uni. Et comment, en s’unissant, ils deviennent puissants.
Citons notamment "England, England" en 2000, ou «Quelque chose à déclarer» en 2004. Au moment où le vent mauvais du Brexit écarte l’un de l’autre les deux Pays de l’Entente cordiale, il est indispensable de lire Barnes.
Depuis 2008, Barnes est moins politique et social. Ayant perdu son épouse d’une grave maladie, il exprime des sentiments beaucoup plus personnels, de façon poignante ; tel est le sens de « La seule histoire ».
Nous sommes dans un coquet village résidentiel proche de Londres, Au Club local de tennis. Paul, étudiant de 19 ans, fait la connaissance de Susan, 48 ans, mariée et mère de deux jeunes hommes. Cette rencontre bouscule tous les codes, si bien que le lecteur croit qu’il va découvrir une histoire romantique et libératrice. Hélas, les années suivantes n’iront pas dans ce sens, parce que le jeune homme n’aura pas le courage nécessaire face à l’addiction alcoolique dont elle souffre.
Paul a refusé de s'occuper de cette femme malade, s'en jugeant incapable ... pour lui, c'était la seule solution possible. N'y verrait-on pas une forme de culpabilité de l'auteur, impuissant devant la souffrance de son épouse ?
Tout ceci est très bien écrit, et mérite votre attention.
La seule histoire (The Only Story), de Julian Barnes, roman traduit de l’anglais par Jean-Pierre Aoustin, publié au Mercure de France, 260 p. 22,80€