Salon de l'agriculture : les cultivateurs montent à Paris.
C'est la moindre des choses que de venir leur rendre visite, et qu'ils aient encore l'énergie de nous présenter leurs plus belles productions, de soumettre leurs produits au concours général agricole m'étonne toujours ...
Et ce qui est réconfortant, c'est de voir aussi la foule des bénévoles et des jeunes étudiants agricoles qui ne veulent pas baisser les bras. L'agriculture de demain n'aura que peu de rapport avec celle de leurs parents. Un message d'espoir !
Car avec les difficultés qu'ils rencontrent depuis tant d'années, on se demande comment ils sont encore debout. En particulier les éleveurs : un travail incessant (la traite, c'est 2 fois par jour à heures régulière, 7 jours sur 7, le nettoyage des 4 pis, la désinfection, même avec les machines à traire), pas de congés ou presque, un surendettement qui les prend à la gorge - notemment pour l'indispensable mise aux normes - des cours qui ne permettent pas de "sortir" un prix rémunérateur et donc un salaire décent.
En notre qualité de consommateurs, nous avons notre jeu à jouer : acceptons de payer le juste prix qui permette aux producteurs de ne pas vendre à perte, année après année.
Le salon de l'agriculture, c'est l'occasion unique, pour certains petits citadins, de voir en "vrai" ces bêtes placides. La visite des animaux superbes, ces taureaux immenses, bouclés, aux cornes en forme de lyre ... les moutons et les porcs, devant lesquels défilent les enfants étonnés, craintifs et émerveillés, avec leurs parents ou leurs enseignants ... Venir au Salon est pour moi un rituel qui me rapelle mon enfance car je venais avec mon papa - mais il s'intéressait surtout au salon de la machine agricole qui se tenait jadis tout à côté.
Le salon de l'agriculture est un extraordinaire capharnaüm populaire. Toutes les couches de la population sont représentées, une foule bon enfant qui erre dans les allées encombrées, les poussettes de bébés totalement submergés et soudain, une grappe de micros aériens qui se déplace avec difficulté : un homme politique vient faire acte de présence. Ce jour-là, c'était Hervé Gaymard, ancien ministre de l'agriculture, François Sauvadet, Bruno Retailleau ... qu'importe. Tout le monde s'en moque ...
De joli stands comme celui de la pomme Pink Lady, ou de l'organisation des Fruits et Légumes avec une tour FL (Interfel)... une forte présence de l'industrie laitière avec par exemple les créateurs de la marque "Fairefrance" de lait équitable.
La foule est compacte, elle déambule un peu hagarde devant les animaux étonnés, ambiance toujours aussi particulière, unique ... Il y a des gens qui passent de stands en stands pour grapiller quelques échantillons de dégustation (fromages, yaourts, saucissons ... vin) et puis les restaurants régionaux éphémères où il faut jouer des coudes pour avoir une table et se restaurer avec une choucroute alsacienne, une entrecôte au Maroilles, une tranche de jambon d'Auvergne à l'aligot, des huitres ou des coquilles Saint-Jacques ...
Et puis nous n'avons pas manqué à la tradition de commander du vin de Cahors en nous arrêtant au Château La Grezette, domaine d'Alain-Dominique Perrin.
La tradition est respectée. Soutenons nos agriculteurs qui sont la source de tant de nos plaisirs quotidiens et nous aménagent de si beaux paysages. Ils sont encore à Paris jusqu'à dimanche soir.