Tous ces chemins que nous n'avons pas pris, nouvelles de William Boyd
La critique de Claude :
Le plus récent opus de William Boyd, grand écrivain britannique et, le plus souvent possible, citoyen de la Dordogne, est un recueil de nouvelles. On les lit avec délices, tant le style est franc et souple – comme on le dit d’un vin.
On sent que l’auteur fait provision de personnages pour ses futurs romans, et qu’il griffonne sur une feuille les traits essentiels de ses créatures, comme le faisait, par exemple Degas (qui fait l’objet d’une belle exposition de à Paris).
Personnages attendrissants, comme Bethany Mellmoth, « intermittente du spectacle », toujours enthousiaste, mais souvent déçue, ou Yves, ce vieux poète qui hante un jardin public de Londres, ou personnages imbus d’eux-mêmes jusqu’au ridicule, comme tous ces adultes qui ne se soucient de leurs enfants que pour se vanter de leurs exploits.
La situation de l’emploi à Londres multiplie le nombre des artistes au chômage, jongleurs, acrobates, mimes, figurants payés « au lance-pierres », tandis que quelques négociants en arts doublent allègrement le prix des tableaux en millions de Livres.
William Boyd est aussi à l’aise avec les paysages qu’avec les personnages, comme le montre, à la fin du recueil, la fantasmatique poursuite de nuit en Ecosse.
Donc une œuvre à savourer pour Noël, notamment pour apprécier les noms propres placés dans le texte comme autant de clins d’œil (Calder, Aldous Huxley). Et pour encourager l’auteur à explorer peut être, encore d’autres chemins.
Tous ces chemins que nous n'avons pas pris, The Dreams of Bethany Mellmoth, nouvelles de William Boyd traduites par Isabelle Perrin, aux éditions du Seuil, 294 p., 21€