Danse Degas Dessin, exposition hommage à Degas au musée d'Orsay
A l’occasion du centenaire de la mort du peintre des danseuses et des cavaliers, le musée d’Orsay rend hommage à Degas à travers l’ouvrage que l’écrivain Paul Valéry, son ami, lui a consacré en 1937. Et la confrontation entre le court texte de pensées et les dessins d’Edgar Degas (1834 – 1917) est particulièrement fructueuse.
D’abord, on peut admirer avec émotion les cahiers de l’écrivain. L’écriture de Paul Valéry est fine, harmonieuse, régulière, nerveuse, précise … et ses cahiers sont jalonnés de superbes dessins à la plume, souvent rehaussés de couleurs … des mains jointes, des vues de la ville …
Paul Valéry, immense écrivain reconnu et célébré par la IIIème République, dissèque l’art de Degas, ses travers, son charme bougon, ses saillies assassines … L’exposition montre surtout l’immense travail préparatoire aux tableaux, en particulier cet études avant le premier grand portrait de la famille Bellelli, grande toile ambitieuse mais sans concessions.
L’étude du mouvement, fascination de cette fin de siècle technologique : les sublimes vues du cinéma naissant, depuis les méduses jusqu’aux exhibitions de Loïe Fuller et ses voiles colorisés. Avec les danseuses de l’Opéra, la fameuse petite ballerine de 14 ans et son jupon de vrai tulle et son ruban de queue de cheval, son minois provocateur.
Mais pour Degas, l’éclairage de scène est capital, et il peint avec grâce les attitudes de repos de ces jeunes filles en tutus, soudain relâchées, en attente. A la fin de sa vie, devenant progressivement aveugle, il utilise plutôt le pastel et les costumes de ses danseuses flamboient de bleu et de vert profond.
Degas montre les attitudes et les mimiques, la tendresse des femmes à leur toilette, l’effort comme ces repasseuses appuyant à deux mains sur le fer, mais aussi des scènes de genre qui sont comme autant de portraits comme le bureau d coton à La Nouvelle Orléans. Son réalisme est parfois critiqué …
A ne pas manquer non plus, la série de petits sujets initialement modelés par l’artiste en terre cuite, retrouvés dans l’atelier du peintre collectionneur, puis fondus en bronze qui nous font percevoir en 3 dimensions le sens du mouvement d’une danseuse ou d’un cheval.
Pour Paul Valéry, qui approche l’œuvre de Degas avec un œil d’artiste, c’est l’occasion, vingt ans après la disparition de son ami, de lui dédier un ouvrage concis qui parle de l’art de façon universelle, et nous donne les clés de ce qu’est réellement le dessin …
Danse Degas Dessin, exposition au musée d’Orsay – 5ème étage - jusqu’au 25 février, tous les jours sauf le lundi à partir de 9h 30.