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Journal de bord d'une grand-mère grande lectrice et avide de continuer à apprendre, de ses trois filles et de ses 6 petits-enfants.
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25 septembre 2017

Germania, polar historique de Harald Gilbers

 

Germania

En tant que lectrice enthousiaste de Philip Kerr, j’ai abordé cet ouvrage avec circonspection : même période historique, personnage principal commissaire à la Kripo notoirement antinazi puisque  juif … et d’autres points communs comme un passé de combattant durant la Grande Guerre, l’hôtel Adlon, la proximité avec Arthur Nebe, pilier de la police berlinoise. Oppenheimer et Gunther sont de la même génération, ils se connaissent nécessairement !

Mais à part ces réserves liminaires, je suis entrée dans cette intrigue pour n’en sortir qu’à la dernière page. L’argument de base est pourtant hautement improbable. L’histoire se déroule entre le 7 mai et le 25 juin 1944, dans Berlin sous les bombardements continus des Alliés. Richard Oppenheimer, ex-commissaire de police chevronné, a été démis de ses fonctions en vertu des lois de Nürenberg. Il travaille maintenant – ou plutôt survit avec son épouse Lisa, aryenne - dans une usine où il nettoie des machines, quand il est sollicité par le Hauptbannführer SS Vogler pour élucider un meurtre sanglant. Et il va s’atteler à la tâche selon tous ses meilleurs réflexes, aidé aussi par la prise régulière de Pervitin, le très efficace et redoutable cocktail d’amphétamines qui permet de rester éveillé plus de 30 heures durant.

Curieux attelage … car le SS ne dit pas tout à Oppenheimer : mais bien vite il s’avère que cet assassinat d’une jeune femme, associé de mutilations, est en réalité le troisième d’une série. Oppenheimer bénéficie ainsi d’une sorte de trêve : tant qu’il travaille à la résolution de l’enquête, il bénéficie d’un sursis, mais il sera éliminé dès qu’il aura découvert le ou les coupables …

L’évocation de la situation dans la capitale du IIIème Reich est extraordinairement précise. Les décombres, les habitants terrés dans les bunkers, le fait que malgré tout, les services publics continuent à fonctionner : la Poste, le gaz, le flot de lettres de dénonciations qui parvient à la police, le mépris affiché par les fonctionnaires à la vue de l’étoile jaune, l’antisémitisme omniprésent même chez les jeunes enfants.

J’ai apprécié la complexité des personnages. Vogler, par exemple : sous l’enveloppe du nazi convaincu qui ne rêve que de retourner à en découdre sur le front de l’Ouest et malgré l’ivresse du pouvoir conféré par l’uniforme, se cache un homme pas foncièrement mauvais … et puis Hilde, l’amie médecin de Richard, profondément antinazie et faiseuse d’anges à l’occasion, qui est aussi une honorable correspondante de l’Abwehr de l’amiral Canaris …

Bref, une intrigue policière classique, mais située dans une période particulièrement bien décrite. Quelques erreurs de traduction (les collants, les disques vinyles, confusion entre Pâques et la Pentecôte) mais un circuit intéressant entre les différents quartiers de Berlin qui évoquent pour moi une géographie très précise. Un bon polar historique. Un personnage attachant et à suivre ...

 

Germania, polar historique d’Harald Gilbers, traduit de l’allemand par Joël Falcoz, éditions 10/18, collection Grands détectives, 475 p., 8,80€

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