Les beaux quartiers
S’il y a une chose qui ne me soucie guère, c’est de savoir ce que je fais de mes après-midis …
Car je vais tenir compagnie à Claude, dans sa clinique de Neuilly. Je commence à bien percevoir la géographie de ce havre de richesse : les beaux immeubles – à chaque époque, son style – qui expriment l’opulence. Des éléments de décor significatifs : les stores en toile qui font ressembler ces édifices à des palaces, les jardins clos de grilles, les balcons filants des années 60 … Tout ici proclame la réussite financière des habitants, la quiétude tranquille …
J’avais gardé en mémoire certains noms de rues où de très bons amis de mes parents, rapatriés du Maroc à la fin des années 50 où ils avaient une entreprise de travaux publics, habitaient : boulevard Bineau, rue de Chézy, rue Montrosier... J’ai découvert la belle avenue du Roule, la rue Parmentier, la rue Péronnet, l’avenue Pauline Borghèse, l'avenue du château et bien entendu, le boulevard Victor Hugo.
J’ai trouvé plusieurs itinéraires pour rejoindre la clinique depuis ma rue d’Assas : il y a le bus 82, direct mais qui fait un énorme détour dans Neuilly avant d’arriver à son terminus et j’ai encore 850 mètres à parcourir. J’ai plus court mais avec un changement : le 83 jusqu’à son terminus boulevard Haussmann puis le 43 … et la jolie rue Parmentier bordée d'immenses platanes, avec seulement 500 m à parcourir.
J’ai même remarqué des différences de rembourrage dans les fauteuils d’autobus : les sièges situés sur les roues derrière le conducteur sont plus « mous » que les autres en plastique léger de ces nouveaux bus hybrides. Quand on passe plus d’une heure dans chaque sens assis de cette façon, c’est un avantage indéniable.
Tout rentrera bientôt dans l’ordre habituel quand j’aurai à m’occuper de mon petit mari à la maison .…
Je ne verrai plus ces beaux quartiers dépourvus de commerces … et bien moins vivants que le mien, ce qui me le fait apprécier davantage !