La défense Lincoln, thriller de Michael Connelly
En 2011, lorsque j’avais vu l’excellent film tiré de ce roman, je n’avais encore lu aucun des thrillers de Michael Connelly. Et je ne me souvenais plus du tout de l’intrigue lorsque j’ai ouvert ce bouquin.
J’avais toutefois une certaine appréhension puisque je savais que mon héros préféré, Harry Bosch, n’y figurait pas. Mais dès les premières lignes, j’ai été happée.
En particulier parce que Mickey Haller, l’avocat des petites frappes multirécidivistes de Los Angeles, présente de nombreux points communs avec Harry Bosch : un certain appétit pour les situations limites, la séduction – y compris avec ses ex-femmes – le rôle de père, la compétence et le travail acharné. Et puis, en continuant à découvrir l'oeuvre de Michael Connelly, j'ai appris qu'ils avaient d'autres points communs ...
Mickey Haller tient son bureau principalement dans sa voiture : une Lincoln, conduite par un de ses clients qui lui doit des honoraires sans pouvoir les lui payer. Sa clientèle est composée majoritairement de dealers, des jeunes Noirs tombés dans la délinquance parce qu’ils n’ont souvent pas d’autre choix.
Pour une fois, l’avocat de la défense est sollicité par un jeune homme friqué, un agent immobilier amateur de relations sexuelles tarifées à 400 dollars. Celui-ci nie farouchement avoir tabassé une prostituée avant de tenter de la violer et de l’assassiner au couteau, et Mickey Haller va pouvoir enfin toucher de substantiels honoraires …
Sauf que, avec la collaboration d’un détective privé chargé de faire la lumière sur la biographie détaillée de la victime comme de l’assaillant, certaines des découvertes vont bouleverser le rapport de l’avocat et de son client.
Car Mickey Haller se trouve confronté à une difficulté de taille. Comme le disait J. Michael Haller, avocat de la défense au criminel, ce père qu’il a à peine connu : « Il n’y a pas de client plus effrayant qu’un innocent. »
De la première à la dernière page, nous pénétrons dans les arcanes de la justice américaine, avec beaucoup de détails et un rythme soutenu qui font de ce livre brillant et excellemment traduit l’archétype du page turner.
Une leçon sur la relativité des événements : vérité, mensonge, culpabilité, innocence … Bien malin qui ne se trompe jamais !
La défense Lincoln (The Lincoln Lawyer), thriller judiciaire de Michael Connelly (2006) traduit de l’anglais par Robert Pépin, aux éditions du Seuil Policiers, 436 p., 23,50€ et aussi en format poche.