Jeu de miroirs, thriller par Andrea Camilleri
Une nouvelle enquête de Salvo Montalbano se déguste toujours avec le même plaisir, rapide et intense.
Jeu de miroirs n'échappe pas à la règle.
Le commissaire est tout d'abord confronté à plusieurs explosions de bombes artisanales devant des boutiques vides. Les dégâts sont peu importants mais on se demande à qui s'adressent ces avertissements. Bien entendu, on pense à la rivalité séculaire entre les deux familles mafieuses qui se partagent le territoire et le négoce de la drogue ...
Montalbano a une nouvelle voisine : une très, très, belle femme dont le mari est très souvent absent car il travaille comme représentant dans l'île d'une firme commercialisant du matériel informatique. La voiture de Liliana vient d'être vandalisée par des inconnus. Naturellement, Salvo lui propose de la conduire en ville pendant le temps où son véhicule est en réparation. D'autant plus que Liliana semble très sensible à son charme. Plus directement, on dirait qu'elle lui fait carrément du "rentre dedans"... Tellement qu'il manque de tomber dans un traquenard, destiné à flétrir sa réputation ou même à le faire muter. Qui dérange-t-il ?
De multiples pistes s'ouvrent sans aboutir à quelque solution. Tel un jeu de miroirs qui se répondent pour perdre celui qui cherche la vérité. Cela finira de façon dramatique avec plusieurs cadavres ... Mais force restera à la loi avec l'arrestation du gros bonnet local qui subira un châtiment rapide et définitif.
Une histoire très bien construite, avec peu de diversions, rien que du "muscle" et du "nerf". Et toujours, les acolytes de Montalbano : Catarella, Fazio, Augello, les journalistes antagonistes, les provocations amicales entre le légiste et le commissaire, une adaptation du dialecte sicilien présente mais relativement "soft" pour une fois, avec surtout le talent du traducteur Serge Quadruppani.
Bref, un plaisir de lecture qui ne se dément pas.
Jeu de miroirs (Il gioco degli specchi), thriller d'Andrea Camilleri publié chez Fleuve éditions et Pocket, 251 p., 7€