Un aller et retour rapide au bord de la mer
Tel Mars qui rit entre les averses, nous nous sommes soudain décidés à aller respirer la mer au plus près de la capitale, plus précisément à Fécamp, avec deux objectifs majeurs : le palais de la Bénédictine et l'Abbaye de Jumièges, deux merveilles d'architecture, dans deux domaines fort différents.
Juste une nuitée, donc, dans un hôtel très confortable, à la belle décoration de style maritime, aux sombres boiseries d'acajou rutilant comme sur les yachts, posé juste sur le port de plaisance, face au futur (?) musée des Pêcheries : Le Grand Pavois.
Encore une maison traditionnelle où l'on sait ce que petit-déjeuner veut dire.
Une occasion de se régaler de délicieux repas de poissons, et naturellement plusieurs manières de déguster la morue (celle qu'il faut faire déssaler) et le cabillaud, les spécialités ramenées à quai par les rares Terre-Neuvas qui restent. En souvenir des rudes hommes qui partaient pêcher sur des trois-mâts à l'aide de frêles doris et à la ligne de fond le poisson quand il était si abondant qu'il constituait l'apport en protéïnes des pauvres. Aujourd'hui hélas, le cabillaud est devenu un mets de luxe.
Nous avons testé deux restaurants à l'enseigne qui peut prêter à confusion, d'autant plus qu'ils sont situés sur le même quai :
La Marée, au n°77 du quai Bérigny il faut monter au premier étage d'une grande poissonnerie. Le cadre est fonctionnel,on y rencontre des groupes de messieurs en affaires. Nous avons goûté une tranche de morue à la crême fraîche et ses pommes de terre bouilllies, ensuite, un parfait glacé parfumé (à peine) à la Bénédictine. Correct mais sans plus, et relativement cher.
Un peu plus loin, à La Marine, 23 quai de la Vicomté, il y a aussi une salle à l'étage mais l'ambiance "bistro de marins" est bien plus agréable au niveau du quai. Le sourire et la gentillesse de la patronne fait le reste. Pour un menu à 22 €, servi le soir, nous avons dégusté une poêlée de grosses crevettes revenues à l'huile d'olive et au beurre d'escargot, ensuite, un pavé de cabillaud servi sur une compotée de chou et une sauce au Roquefort, une petite salade avec du fromage, enfin une tarte tatin et sa cuillère de triple crème.
Voilà nos découvertes gatronomiques, avec celle de la liqueur Bénédictine, un spiritueux totalement passé de mode chez nous mais qui continue à faire un tabac dans le monde entier (96% de la production est exportée) et qui entre dans la composition de nombreux cocktails célèbres - comme le Singapore Slling !
Vous avez peut-être remarqué ce (?) signe de doute relatif à l'éventuelle ouverture du musée des Pêcheries et de la Cité des Terre-Neuvas. Car il y avait bien un musée consacré à la grande pêche, le Grand Métier qui anima depuis la Renaissance et durant quatre siècles ce joli port de Fécamp. Il y avait donc, jusqu'en 2012 un musée consacré aux Terre-Neuvas ...
Et puis la municipalité a eu l'idée de reconvertir un bâtiment industriel posé juste sur le port pour en faire une attraction touristique qui puisse rivaliser avec le palais le palais de la Bénédictine ...
Las, de budget initial sous-évalué (8 millions d'Euros tout de même), en entreprises adjudicataires défaillantes, le chantier a pris un retard considérable. On attendait une ouverture en Juin 2016 ... le coût total des travaux ayant depuis lors doublé, et puis au moment de la réception de l'ouvrage, de graves insuffisances de sécurité ayant été revélées, il a fallu reprendre un certain nombre de choses, la couleur politique de la municipalité à changé, on recherche les responsabilités de ce fiasco technique et financier ... Bref : on espère une ouverture au public à l'automne 2017, mais pendant ce temps, les collections du musée d'origine ne sont pas visibes puisque le petit musée a été fermé en 2012.