Frédéric Bazille, la jeunesse de l'impressionnisme au musée d'Orsay
Jeune fils de la bourgeoisie protestante de Montpellier, Frédéric Bazille (1841 – 1870) aurait dû devenir médecin. Il a convaincu sa famille d’abandonner ses études de médecine et de le laisser suivre sa vocation : la peinture. Inscrit dans l’atelier de Charles Gleyre, il y rencontre Claude Monet, Auguste Renoir, Alfred Sisley. Il se consacre pleinement à la peinture à partir de 1864, et quitte l’atelier pour suivre sa propre voie. Il travaille sur le motif près de Fontainebleau, à Honfleur avec Claude Monet, profite de ses conseils.
A Paris, il occupe successivement 6 ateliers, les partageant avec ses jeunes confrères. Ses parents lui versent une rente, dont il fait profiter ses camarades. Quand les peintres sont trop fauchés pour se payer des modèles professionnels, ils se portraiturent mutuellement, ou peignent des natures mortes, très en vogue, comme le magnifique héron aux ailes déployées.
Mais Frédéric Bazille excelle dans l’exaltation de la lumière du Languedoc : les remparts d’Aigues Mortes, ou cet extraordinaire tableau de la Réunion de famille inondée de taches de lumière. Des vues de villages avec une figure féminine en premier plan comme « La robe rose » ou la vue de Castelnaud. Selon la mode du temps, Bazille pratique également le nu comme cette scène d’été qui présente un groupe d’hommes au bain ou pratiquant la lutte, dans une nature stylisée … une version masculine des grandes baigneuses.
C’est une peinture pleine de senteurs et de lumière, la marque d’un talent plein d’avenir, un coup de cœur soufflant un vent de modernité … Et l’exposition regroupe 45 des 52 peintures connues de ce précurseur, hélas fauché en pleine maturité : engagé volontaire dans un régiment de zouaves en 1870, Frédéric Bazille meurt dès son premier engagement, à Beaune La Rolande.
Le musée d’Orsay célèbre ses 30 ans : après la première étape au musée Fabre - régional de l'étape oblige - c’est vraiment pour les parisiens un festival à ne pas manquer pour découvrir ou redécouvrir, mois après mois, ces peintres qui ont révolutionné l’art de leur temps et ouvert les pistes de l’art contemporain.
« Bazille était le mieux doué, le plus aimable dans tous les sens du mot. » disait de lui son ami Edmond Maître au lendemain de sa mort … Il est juste de le célébrer aujourd’hui.
Frédéric Bazille, la jeunesse de l’impressionnisme, exposition au musée d’Orsay jusqu’au 5 mars 2017, tous les jours sauf le lundi (au 5ème étage), 12€, gratuit le premier dimanche de chaque mois.