21 nuits avec Pattie, film d'Arnaud et Jean-Marie Larrieu
Choquée par les énormités langagières proférées sans grande conviction par Karin Viard (Pattie) ? Pas du tout. Ennuyée seulement par ce film trop long où l’on parle beaucoup de sexe débridé, décrit avec une gourmandise salace mais finalement assez banale. Entendons-nous bien : chacun a parfaitement le droit d’avoir des fantasmes sexuels, même les plus délirants (jusqu’à la nécrophilie dont il est question ici). Mais on n’est pas obligé d’en partager le discours avec tout le monde …
Le scénario m’a donné une impression de déjà vu : une fille qui a peu connu sa mère récemment décédée vient l’enterrer dans le village sublime de la Montagne Noire où elle avait la coutume d’ouvrir sa porte à de nombreux familiers. Mais la cérémonie rencontre un obstacle imprévu qui va la retarder. Cela ne vous rappelle rien ? Moi, si, mais c’était un chef-d’œuvre : Milou en mai de Louis Malle (1990) où le fils – inoubliable Michel Piccoli – est empêché de mettre sa mère en terre à cause des grèves de mai 68.
Rien à voir dans le film des frères Larrieu, si ce n’est un décor idyllique – on comprend la participation du département de l’Aude à la production du film - et une maison de rêve avec une piscine où viennent se baigner nus les étalons du coin. Car la maîtresse de maison avait de nombreux partenaires et aimait à échanger ses impressions avec sa femme de ménage, une femme vraiment très libérée.
Tombée dans ce coin de paradis pour la première fois, sans aucun reords pour sa mère décédée, sa fille (Isabelle Carré) a bien du mal à se mettre au diapason … Là-dessus se branche un prétendu ancien amant de la mère (André Dussolier) qui se fait passer pour un écrivain célèbre – c’est très à la mode depuis le roman de Laurent Binet.
Bref, malgré le talent des acteurs – bien mal employés – je n’ai pas apprécié ce film dont le scénario me semble hautement improbable, si ce n’est franchement foireux. Mais les critiques sont excellentes parce que l’audace des propos est inhabituelle. Rien ne nous est épargné, même l’odeur d’un champignon local puant. Ce qui ne suffit pas à faire un bon film … Mais je peux me tromper !