Une pensée pour les DGS ...
Ce matin, j’ai une pensée particulière pour les fonctionnaires territoriaux dont la municipalité risque de basculer – dans un sens ou dans l’autre.
Certes, ils bénéficient du statut protecteur de la Fonction Publique Territoriale et ont un devoir de réserve qui leur impose de continuer à servir les élus de la République en dépit de leur orientation philosophique personnelle (qu’ils doivent taire).
Cependant, si la Mairie bascule après des années et des années d'un côté ou de l'autre, que se passe-t-il ?
Partir ? Continuer à travailler avec les nouveaux édiles en faisant abstraction de toute idéologie ? Défendre une politique radicalement différente de celle d'hier devant des collaborateurs et un public resté le même ? Oui, théoriquement, c’est ce qui devrait se passer et c’est ce qui se passe pour la plus grande majorité d’entre eux, en particulier dans les services au contact avec la population (Pompiers, policiers, services sociaux …)
Dans l'administration préfectorale, le problème est résolu car les critères de recrutement sont totalement apolitiques. En cas de changement de gouvernement, on procède à un mouvement général qui permet au moins de changer d'interlocuteurs. La mobilité est ainsi consubstantielle à la carrière.
Dans les collectivités locales, la question se pose en termes plus délicats pour les DGS et leurs adjoints : Directeurs Généraux des Services, les hauts responsables de la mise en œuvre de la politique municipale. J’imagine qu’il est impossible à ce niveau de mettre en musique une politique radicalement différente de la précédente alors que dans la plus grande majorité des cas, on a été recruté justement en toute confiance par le précédent Maire ayant une orientation politique opposée. Certains auront même à faire face à un basculement radical. lls ont certes le droit de partir si la nouvelle politique leur pose des problèmes éthiques et chercher à se faire recruter dans une autre collectivité plus conforme à leur philosophie, leur statut les protège.
Cependant, il va leur falloir trouver un emploi comparable et le « mercato » n’est pas très actif, surtout lorsque la vague des changements est assez forte dans le même sens … il leur faudra donc se mettre sur le marché, faire fonctionner leur réseau, déménager, s’habituer à un nouveau cadre de travail …
Alors, en cette semaine d’entre-deux tours et maintenant que les fusions de listes sont actées, on y voit un peu plus clair dans les résultats futurs du scrutin municipal. Il reste des points totalement incertains, mais en nombre restreint. On sait donc déjà quelles villes vont passer d’un bord à l’autre.
En tous cas, ces responsables-là, eux, le savent. Et j’ai une petite pensée pour eux …