Les soeurs de Napoléon, trois destins italiens
Une exposition (pour encore quelques journées) se tient au musée Marmottan-Monet. Elle retrace les destins de trois sœurs de Napoléon : Elisa, Caroline et Pauline, la préférée.
Belles, bien éduquées, amies des arts et mécènes, parfois dirigeantes avisées, bonnes mères de famille, les sœurs de Napoléon semblent bien plus brillantes que ses frères. Elles lui restent fidèles et lui sont d’utiles relais pour la conquête de l’Europe.
Tableaux, sculptures, mobilier, services de porcelaine, accessoires, bijoux et parures de cour matérialisent sous nos yeux les destins extraordinaires d’Elisa (1777-1820), princesse de Piombino et de Lucques, puis grande-duchesse de Toscane, de Pauline (1780-1825) épouse du prince romain Camille Borghèse et de Caroline (1782-1839), mariée au général Joachim Murat et qui régna avec lui sur Naples avec un faste inégalé : trois femmes, trois personnalités différentes, primant leurs contemporaines tant par la beauté, que par l’énergie, le charme et l’intelligence.
Elles ont été les témoins privilégiés et les actrices de leur époque.
Grands portraits de cour, tendres portraits d'enfants, robes vaporeuses à ceinture juste sous les seins, larges châles de cachemire finement rebrodés leur tenant lieu de manteau, fins escarpins de satin blanc, traînes de sacre brodées d’or et longs gants de chevreau blanc …
Dans le cadre délicieux de cet hôtel particulier parisien en lisière des jardins du Ranelagh, on apprécie d’autant mieux cette époque qui ne fut pas que guerrière …
L’activité des princesses portait aussi sur la culture, les arts … toute l’Europe d’alors ne jure que par Paris, et expérimente les institutions révolutionnaires tempérées par le pouvoir dictatorial du Premier Consul puis de l’Empereur …
On a bien du mal à se représenter aujourd’hui cette période de notre histoire post-révolutionnaire, celle où la mode était à la musique de Beethove et où Madame Vigée-Lebrun réalisait encore ses merveilleux portraits.
L’exposition est installée tout entière au rez-de-chaussée, ce qui donne l’avantage de revoir au sous-sol l’extraordinaire collection des tableaux de Monet, et, dans un petit recoin, ses caricatures de personnages de la vie littéraire, réalisées alors qu’il n’a que 18 ans ….
Au musée Marmottan-Monet, fermé le lundi, jusqu’au 26 janvier, 15 €