Canalblog ou l’alternative à la dépression : mieux que les anxiolytiques !
C’était en décembre 2007.
J’avais pris ma retraite en avril et je m’en trouvais très bien. Les vacances avaient été fantastiques avec mes enfants et mes petits-enfants. Depuis le mois de septembre, ma fille Florence était venue s’installer à la maison avec sa petite Romane, en attente de la naissance imminente de Dorian, venu au monde à la fin du mois d’octobre. En attente aussi de son départ pour le Japon, pour plusieurs années. Nous étions convenues de garder la communication au-delà des mers par l’écriture simultanée d’un blog. Elle, décrivant sa vie d’expatriée et moi, ma vie de grand-mère au foyer. C’est elle qui m’a fait découvrir Canalblog et m’a initiée à ses arcanes …
Et puis, le jour même de son départ, je fus terrassée par un sévère infarctus. Quelques jours en soins intensifs à l’hôpital puis retour et « réclusion » à la maison pour la convalescence. Et arrivée de la peur. L’angoisse que ce cœur ne lâche une nouvelle fois, l’écoute permanente du moindre changement de rythme, les insomnies, le sentiment qu’on devient une charge pour les autres, qu’on sème le chagrin, la constatation de l’immense fatigue, l’impression que rien ne sera jamais plus comme avant, alors qu’on avait tant espéré cette période de liberté. Pourquoi parle-t-on de retraite ?
En quelques mots, la déprime, grave. ..Et puis, jour après jour, le fil ténu de mes vaticinations sur Canalblog, le contact avec d’autres mamies, les rencontres virtuelles – et parfois physiques - enrichissantes, l’étonnement – qui ne m’a pas encore quittée – de savoir que tant de lecteurs et surtout lectrices attendent chaque matin mon petit billet, les commentaires encourageants, les réactions de mes filles et de leurs amies, plus récemment, le fait d’être reconnue dans la rue, dans le métro, au Louvre ou dans un restaurant, le quart d’heure de célébrité en somme … Tout en restant immobile, je m’ouvrais sur des mondes insoupçonnés. Je découvrais des passions, proches ou lointaines des miennes, des prodiges d’ingéniosité, des études historiques bien documentées. Un voyage autour du monde, le contact quotidien avec ceux que j’aime, sans les déranger, à leur seule initiative.
Autant dire tout de suite qu’après trois jours d’anti-dépresseurs, j’ai préféré me plonger dans les vagues du surf, dans les joies de l’échange … et QUE JE ME SUIS GUERIE DE TOUT DECOURAGEMENT !
Aujourd’hui, je reste accro à Canalblog et ne saurais laisser passer une seule journée sans poster et sans lire les contributions des uns et des autres. Mon cœur va (presque) aussi bien que celui d’une personne de mon âge, quand je voyage, je demande immédiatement comment avoir accès au WiFi …
Bref, Canalblog, c’est la santé …..