Tango Pasion, aux Folies Bergère
Le tango, ma passion depuis ma plus tendre enfance, c’est quelque chose qu’on écoute, que l’on regarde, qui se danse et qui se chante.
Ce spectacle, qu’il m’avait été donné d’apprécier il y a plusieurs années grâce à Florence qui
me l’avait offert au théâtre des Champs-Elysées, je l’ai revu hier soir aux Folies Bergère avec tout autant de plaisir. Déjà une première pour nous : une salle mythique, où nous avons cherché en vain le bar de Manet et les personnages des romans de Claude Izner.
Mais ce n’était pas le but. Place à la musique envoûtante de Carlos Gardel et d’Astor Piazzola, ainsi que de Julian Plaza et Sebastián Piana. L’orchestre de sept musiciens, sur scène, nous a joué un festival, avec en particulier un jeune virtuose du bandonéon plein de fougue.
Et puis, les danseurs : après une première partie relativement classique, un tango plus contemporain, presque violent dans les dissonances étudiées et les figures acrobatiques. Six couples de prestigieux tangueros, parmi les meilleurs du monde, évoluent avec fluidité et souplesse. Les garçons sont athlétiques et sympathiques, les filles superbes : il y a la petite blonde qui ressemble à Evita Peron, la "patronne" aux cheveux courts calamistrés, la rousse à coiffure asymétrique à la Natacha Polony, celle aux cheveux longs et ondulés et à la frange bombée, la brune à chignon sage et celle aux cheveux coupés au carré tout raides. Toutes sont d'une légèreté impressionnante, sans une seule faute de pas...
Menés par Gabriel Merlino, les musiciens du Sexteto Tango Pasion réunissent en un même spectacle tradition et avant-garde, illustrant de manière éclatante une culture latino-américaine vieille de plus d’un siècle, née dans les bas-fonds de Buenos-Aires et aujourd’hui devenue culte dans le monde entier.
C’étaient les dernières représentations, dans un théâtre bien peu confortable, et mes voisins de devant n’arrêtaient pas de se pencher l’un vers l’autre et me bouchaient complètement la vue, mais je me suis totalement éclatée !