Barbara, film de Christian Pezold
La critique de Claude :
Le cinéma allemand a traité le thème de la République démocratique allemande avec un humour nostalgique (Good bye Lenin de Wolfgang Becker en 2002) ou critique (La vie des autres, de Florian Henckel von Donnersmark, 2006).
Avec Barbara, il nous plonge dans l’atmosphère poisseuse d’une société est-allemande entièrement contrôlée par les bureaucrates de la Stasi.
L’héroïne, jeune chirurgien pédiatre, est surveillée de près parce qu’elle a commis le crime de déclarer officiellement son intention d’émigrer. Elle ira moisir dans un hôpital de province, où elle rencontre un jeune chef de service lui aussi écarté de Berlin – pour une raison que vous découvrirez avec effarement - et sans doute obligé de rendre compte à la Stasi de tout ce qu’il voit. Courageuse, la jeune femme aide jusqu’au sacrifice des adolescents écrasés par le système.
On tremble pour ces jeunes héros, incarnés par de bons et beaux acteurs (Nina Hoss, Ronald Zehrfeld), et on y croit au point de se dire, à la fin: « ils n’en ont plus que pour 9 ans à subir le joug communiste ».
Mon grain de sel : lorsque le cinéma allemand vient jusqu'à nous (et pour moi c'est chouette, car je n'ai pratiquement pas besoin des sous-titres) , c'est généralement lorsque le film est d'excellente qualité. Scénario, image, décors, casting sont ici impeccables. Moins dérangeant que dans La vie des autres, certes, mais qui nous fait souvenir qu'ailleurs dans le monde existent encore de ces enfers quotidiens où chacun épie son prochain, et où pendant ce temps-là, la productivité chute ... ce qui somme toute, tôt ou tard, provoque l'effondrement du système, si vérouillé soit-il.