Blois, ville royale
Une courte escapade au bord de la Loire, en commençant par le château royal de Blois. Une belle leçon d'histoire de l'architecture à taille humaine. Car l'enclos du château regroupe quatre bâtiments, quatre époques et quatre styles bien spécifiques.
Après avoir passé le porche sous la surveillance de la statue équestre de Louis XII, on se retrouve dans la cour. En se retournant, on discerne en effet la grande salle des Etats (édifiée par le comte Thibaut avant 1220), de style gothique (XIIIème siècle) la plus grande salle de cette époque conservée en France, l'aile Louis XII construite en briques et pierres dans le style gothique flamboyant, l'aile François 1er, de pur style Renaissance avec son escalier d'honneur, qui fut édifiée entre 1515 et 1520, et enfin, qui rompt avec cette belle évolution, l'aile Gaston d'Orléans, chef d'oeuvre de François Mansard.
Un exemple d'idée abandonnée .... Mais il nous reste le somptueux vestibule avec son escalier monumental à oculus et coupole.
Car le frère de Louis XIII pensait bâtir ici un château à la mesure d'un roi, son frère tardant à avoir un héritier mâle.
Sauf qu'après plus de 20 années d'union et moult pélerinages, Louis XIII eut finalement un fils, et le palais conçu pour celui qui était jusque là le prince héritier fut abandonné, inachevé, les fournisseurs craignant de ne jamais être payés.
C'était sans tenir compte des amoureux du Moyen-Äge du XIXème siècle ! En particulier Félix Duban qui recréa entièrement un décor d'intérieur tel qu'il devait être : draperies peintes, carrelages reconstitués d'après des motifs de la Renaissance, répétition à l'infini des monogrammes royaux : celui d'Henri II et de Catherine de Médicis formé d'un H et deux C entrelacés, Henri II ayant simplement (?) H et D pour Henri Deuxième.
Même si on est prévenu que les meubles ne sont pas d'origine, on ne peut s'empêcher de se demander où est la scène de crime de l'assassinat du Duc de Guise ...(vraisemblablement au deuxième étage de l'aile François Ier, en ce moment non visitable).
Ce qui n'a pas changé, c'est une toute petite pièce entièrement lambrissée de motifs rectangulaires (237 panneaux), tous différents, et comportant des armoires à secrets recelant des objets de curiosités : le studiolo ou cabinet de travail royal.
Une bonne occasion aussi de se replonger dans la généalogie des rois de France ...et qui vaut aussi un nouveau diaporama.