A dangerous method, film de David Cronenberg
Remarque préliminaire : je ne crois pas me souvenir d’une séance de cinéma où autant de sonneries de téléphone portable intempestives se firent entendre, ni autant de spectateurs quitter la salle. Bref, j’imagine que de nombreux jeunes gens avaient cru venir voir un film de David Cronenberg, donc sinon gore, du moins un brin jouissif….
Ce qui n’est pas le cas. Des costumes reconstitués avec une minutie extrême, des paysages de bord de lacs ou de ville policée, des dialogues un peu comme au théâtre, rien de très olé olé…En revanche, une interprétation tout à fait convaincante : Keira Knightley en hystérique dangereuse, Michaël Fassbender beau comme un Dieu en Carl Gustav Jung, blond et lisse comme un protestant, Viggo Mortensen en Dr Freud somme toute débonnaire. Et la belle et riche épouse du bon docteur Jung, la musique de Wagner en fond d’écran – en particulier la merveilleuse romance « Siegfried Idyll ».
Culturellement, le film est intéressant, car il permet de replacer les travaux novateurs des premiers pères de la psychanalyse dans leur contexte historique. Aujourd’hui, ces notions sont plus ou moins passées dans le domaine public : Eros et Thanatos, la pulsion sexuelle, l’interprétation des rêves. Au tournant du XXème siècle, ce fut une révolution dans la façon d’aborder les maladies mentales. Et le film souligne la prudence de Sigmund Freud, attentif à ne pas prêter le flanc à toute critique car il connaissait la profondeur de ses découvertes.
Bref, le film est extrêmement léché, didactique, voire un peu …ennuyeux.
Le personnage de Sabina Spielrein, la malade qui, guérie par Jung (qui en fit aussi, en passant, sa maîtresse), devient une grande psychanalyste en Union soviétique pour finir assassinée dans une synagogue par les nazis en 1941, attachant.
Elle est bien jolie …. Comme est superbe Michael Fassbender, l’acteur (germano-irlandais) que l’on vient de voir dans Shame.
Rien que pour lui, la séance veut la peine ….