"Virtuose", spectacle du cirque Bouglione
Pour moi, le cirque n’est pas une qu'une réminiscence enfantine.
J’ai commencé à aimer le cirque en 1976, quand le propriétaire de la banque où je travaillais – Roger Lebon – offrait chaque année à l’ensemble du personnel une après-midi de rêve, les enfants pouvant emmener avec eux autant de petits camarades qu’ils le souhaitaient. C'était sans doute du paternalisme mais pour la plupart d'entre nous, c'était une après-midi sans égale !
Ensuite, j’ai emmené mon père, qui adorait le cirque à la télévision – La Piste aux Etoiles, émission mythique – et à présent, le spectacle de décembre avec les petits-enfants est devenu un rituel de Noël. Cette année, c’était avec Jean-Baptiste, Camille et Hugo.
L’an prochain, ce sera avec Benjamin aussi ….et l'année suivante, Apolline. Faudra provisionner. Mais cela fait plaisir de voir une salle quasiment pleine pour un spectacle vivant de qualité, et tout à son prix ! Pour nous, les grands-parents, c'est un plaisir sans équivalent !
Virtuose est une revue réussie.
Les numéros sont hyper-classiques, certes, mais parfaitement exécutés. C’est fluide, les costumes sont particulièrement soignés, harmonieux, recherchés tant chez les acrobates que pour les girls. On sent une volonté d’esthétisme dans les gestes coulés, les lumières, l’accompagnement musical.
Comme de juste, on commence par la cage aux tigres. Trois femelles et un mâle de deux ans seulement, dont c’est la première apparition sur piste. Les mouvements sont encore un peu hésitants, mais le travail est déjà bien engagé. Au centre, une frêle jeune femme, très attentive à dompter ces grosses boules de poils de 250 kg dont les griffes sont littéralement impressionnantes.
Un peu plus tard, on admirera un dompteur de chats angora tout blancs, un éleveur de belles colombes … et un jongleur de diabolo époustouflant (Pierre Marchand). J’ai préféré entre tous le duo Madrugada, avec leurs évolutions dans les airs entre deux drapés de tissu blanc. Des numéros athlétiques (superbe trio Laruss de statues vivantes recouvertes d'or) et très poétiques.
Dans le genre à crier de peur, Alain Alegria en équilibre plus qu’instable sur son trapèze « Washington », c'est-à-dire sans filet.
Et puis en début de seconde partie, le trapèze volant. On n'oublie pas que ce type de performance fut inventé ici, sous le second Empire. Cette saison, une troupe brésilienne tout à fait convaincante, avec le triple saut périlleux, sans fioritures, impeccable.
Une mention spéciale pour les clowns, en particulier Fumagalli, avec ses trois touffes de cheveux dressées et laquées – dont une grande partie déjà bien blancs. Les gags sont archi-simples, mais on rit de bon cœur, petits comme grands.
La séquence du miel et de la reine des abeilles est désopilante. Au point de provoquer chez le clown blanc Caroli (ici, à droite) un fou-rire irrépressible, lui pourtant qui en voit tous les jours….
Mais il vaut mieux ne pas être assis au premier rang si on veut rester au sec !
Une soirée pleine d’étoiles et de souvenirs pour les grands-parents que nous sommes. Tant que nous pourrons offrir ce spectacle vivant traditionnel à nos petits !
Autant dire que nous sommes entrés en métro "au radar" et que se coucher et dormir à minuit, pour Hugo, fut immédiat !