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Journal de bord d'une grand-mère grande lectrice et avide de continuer à apprendre, de ses trois filles et de ses 6 petits-enfants.
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2 mai 2011

Mine de rien, polar par Patricia Wentworth

mine_de_rienJ’ai beau me dire, chaque fois que j’ouvre un livre de Patricia Wentworth, que son style est totalement démodé, les personnages et les situations en complet décalage avec la réalité actuelle, je ne peux m’arrêter de lire jusqu’au bout tant le suspens me prend. Dans cet épisode, point de détective omniscient ni de vieille dame perspicace. Seulement une très belle et dangereuse histoire d’amour et de cupidité morbide.

Mine de rien est un roman publié en 1932 – l’année du mariage de mes parents – et l’héroïne pourrait ressembler à ma mère. Nan Forsyth est une petite brunette issue d’une bonne famille qui a subi des déboires : elle doit travailler comme secrétaire chez un notaire pour subvenir aux besoins de sa jeune sœur. Depuis qu’elle est toute petite, elle admire et aime de loin Jervis Weare, un beau jeune homme brun et fort, héritier de son oncle qui lui a légué le manoir et la fortune familiales sous la condition qu’il se marie dans les trois mois et un jour après son décès, sinon, tout ira à sa cousine Rosamund, avec laquelle, cela tombe à pic, il se considère comme fiancé depuis toujours.

Mais voilà, la belle et élégante Rosamund le plaque deux jours avant l’échéance. Nan saisit l’occasion – c’est elle qui a tapé le testament – et propose un arrangement à Jervis : moyennant un dédommagement destiné à sa sœur, elle l’épouse  et lui évite l’injure de voir la fortune lui passer sous le nez. Un mariage blanc, bien entendu. Seulement, la belle Rosamund n’entend pas se laisser dépouiller de ce qu’elle estime lui être dû…et elle s’est visiblement abouchée avec un bien sombre personnage…

Pour seconder Nan, l’ami journaliste de Jervis et surtout le fidèle chien Bran s’avèreront d’un précieux secours.

Patricia Wentworth manie avec un égal bonheur  l’intrigue à l’eau de rose et l’angoisse de situations périlleuses. Son art de décrire les affres des prisonniers de culs de basse fosse me confond. Ici, il s’agit d’une grotte donnant sur la mer déchaînée, par temps de grande marée. La mer monte inexorablement…Les héros se découvrent et s’embrassent à la fin, les méchants sont punis irrémédiablement. On sait que l’histoire finit bien dès le départ, mais c’est égal, on tremble et on ne lâche pas les chapitres jusqu’à la dernière page. La traduction, alerte, gomme autant que faire se peut, le cadre désuet des décors et des costumes. Comme toujours, je m’imagine les personnages en chair et en os : pour moi, Jervis serait incarné à la perfection par Nathaniel Parker, le bel et élégant inspecteur Linley de la BBC…

Mine de rien – Nothing Venture – 1932 – par Patricia Wentworth, traduit par Pascale Haas, 343 p. Collection 10/18 « Grands détectives »

Commentaires
B
Tu "dévores" les livres ! WAOUH !
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