Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Bigmammy en ligne
Bigmammy en ligne
Bigmammy en ligne

Journal de bord d'une grand-mère grande lectrice et avide de continuer à apprendre, de ses trois filles et de ses 6 petits-enfants.
Voir le profil de Bigmammy sur le portail Canalblog

Newsletter
Archives
Derniers commentaires
15 juin 2024

IVANHOE, ou le Croisé britannique, par Walter SCOTT

IMGP4086

Parmi les héros de roman qui marquèrent ma jeunesse, figure en bonne place le chevalier Wilfrid d’Ivanhoe, personnifié dans deux œuvres magnifiques au cinéma et à la télévision, le film de Richard Thorpe (1952) avec Robert Taylor et Elisabeth Taylor, et aussi la série anglaise de 39 épisodes en noir et blanc diffusée en France en 1959 (avec Roger Moore, tout jeune et pas encore 007 !).

 

Ivanhoe_afficheA propos du film, voici ce qu’en dit un internaute dont je partage l’avis : « Un pur chef d'oeuvre comme on n'en fait plus, sans la moindre trace d'effet spéciaux : il est possible de faire un film inoubliable et intemporel..même dans cent ans, on en parlera encore comme le meilleur film médiéval de tous les temps, les scènes comme le tournoi ou la prise d'assaut du château sont incroyables et je n’ai jamais vu mieux..et Elisabeth Taylor est d'une beauté, la plus belle femme de cette époque. »

 

Ivanhoe_TVAprès avoir vu le dernier film de Ridley Scott "Robin Wood" sorti en 2010, je me suis résolue à lire l’œuvre originale de Walter Scott, écrite en 1819, en plein romantisme.

 

Malgré la difficulté inhérente à la lecture d’une traduction datant de cette époque – j’ai trouvé le livre chez un antiquaire : il s’agit de l’édition de Firmin-Didot de 1835, traduit par Albert Montémont, et elle est composée en caractères très petits sur deux colonnes – je suis allée d’étonnement en étonnement.

 

IMGP4087Les tournures sont anciennes et les règles de chevalerie bien éloignées de notre XXIème siècle, certes, mais la construction du roman demeure particulièrement astucieuse et très actuelle. Flash-backs, dialogues, scènes d’action alternent avec des descriptions de décors courtes et efficaces. Tout commence et tout finit par un tournoi, les héros prennent forme et couleur avec grâce, les sentiments sont nobles ou abjects, les rebondissements et le suspens haletants.

Tout est déjà en place, effectivement, pour une œuvre cinématographique.

Ivanhoe_deux_taylorLe rôle de Robin des Bois, "sire" de Locksley en la forêt de Sherwood, n’est cependant pas le plus important. Il intervient pourtant de manière décisive en au moins trois occasions, mais là n’est pas le noyau de cette histoire mouvementée.

Le rôle-titre, Ivanhoé, ou "El Desdichado" (le chevalier deshérité, qui a suggéré à Gérard de Nerval le titre de son poème...) puisqu'il apparaît en lice sous ce pseudonyme à son retour de Terre Sainte et afin de ne pas se faire reconnaitre de Cédric, son père (comme dans le film de Ridley Scott), n’est pas non plus le plus profondément analysé, même s’il structure l’intrigue.

Ivanhoe_deux_femmesLe personnage principal, la cause première, est une jeune fille parée de toutes les qualités : une beauté étincelante, un maintien de princesse, une modestie et un courage devant l’adversité à toute épreuve, même celle de la menace du bûcher, des talents de médecin reconnus, un désintéressement absolu….

Et cette beauté, Rebecca, est juive !

L’essentiel du roman de Walter Scott est là : faire fi des préjugés absurdes entretenus depuis des siècles contre les Juifs. Certes, ils exercent le métier de banquiers – mais c’est bien parce que les nobles comme les manants sont incapables de gérer correctement leurs ressources et s’épuisent en conflits inutiles comme la Croisade – mais ils adorent le même Dieu que les chrétiens et doivent être traités comme des citoyens.

Quel credo, alors que tous le 19ème siècle s'affiche comme antisémite à tout crin !

 

Ivanhoe_roger_mooreUn autre personnage-clé est le templier amoureux Brian de Bois-Guilbert : tombé éperdument amoureux de sa captive Rebecca, il ne parvient ni par la force ni par le raisonnement à convaincre sa belle de devenir son amante. Elle préfère mourir. Lui, risque de perdre son honneur, son rang et la charge de Grand-Maître qui lui est promise pour la posséder. Le lecteur partage ses états d'âme et, malgré le caractère violent qui l'anime, ne parvient pas non plus à le détester.

 

 

affiche_grandQuant à l'héroïne Marianne, je n'en ai trouvé aucune trace dans la romance de Sir Walter ! La belle saxonne est Lady Rowena, promise en secret à Ivanhoé. Ce qui signifie que le foisonnement des personnages permet toutes les suites possibles et imaginables, ce dont étaient bien conscients les auteurs de la série télévisée - une des premières du genre - avec les exploits de frère Tuck, Petit-Jean, (cité une fois sous le nom de Little John dans le roman de Walter Scott), Wamba (un des héros les plus sympathiques de Scott) et Gurth.

Un livre culte à faire lire à tous nos adolescents !

 

Commentaires
L
J'adorais la série anglaise ! Avec la chanson du Générique
Répondre
H
Walter Scott vaut beaucoup mieux que sa réputation d'auteur pour la jeunesse et que les adaptations sous lesquelles on trouve le plus souvent les quelques œuvres encore commercialisées (avec une exception pour le volume de la Pléïade et ceux de la collection 10/18 traduits par Sylvère Monnot ).<br /> <br /> Il faut avoir, ou se procurer, comme vous l'avez fait, des éditons du XIXe s., ou bien les lire sur Gallica : "Guy Mannerung ou l'astrologue", par exemple, ferait un excellent feuilleton, pardon, une série, à rebondissements !
Répondre
M
j'ai eu également ma période bénie : Ivanohé, le Capitaine Fracasse, les Stevenson, les Dumas, et quelques autres ; <br /> chaque fois que je vois un film inspiré de ces ouvrages, je râle ou ris !! c'est à peine si la trame est respectée pour "coller" à la génération spectatrice ... qui de toutes façons ne lira pas ces merveilleux livres !<br /> c'est comme dire que le temps est "détraqué" !! une preuve que nous devenons ou sommes déjà vieux !!
Répondre
Pages
Visiteurs
Hier 698
Depuis la création 7 464 496