Vlaminck, un instinct fauve
Autant
vous préparer tout de suite, il y a et aura très longtemps une queue énorme
pour cette exposition exceptionnelle des œuvres de Maurice de Vlaminck
(1876-1958) au Musée du Luxembourg. Mais cela en vaut la peine. Vous pouvez
aussi réserver par internet (jusqu’au 20 juillet).
Lorsque
j’étais plus jeune, ma mère avait fait encadrer une reprographie d’un tableau
de Vlaminck dans le salon. C’était une œuvre de la période sombre, après le
traumatisme de la guerre de 14-18, un paysage de maison sous un ciel plombé. Aujourd’hui,
j’ai découvert la couleur pure, « sortie du tube », une peinture
généreuse, aux touches larges et sures…celle des œuvres allant de 1905 à 1915.
Des portraits saisissants (la fille du Rat mort, le chapeau à plumes), des
natures mortes denses, des paysages surtout, d’une fraicheur éclatante.
Maurice de
Vlaminck est un peintre autodidacte. Il fut tour à tour mécanicien à Chatou et
aussi coureur cycliste…et écrivain. Il rencontre André Derain en 1900, est
influencé par Van Gogh, Cézanne. Il réalise sa première exposition en 1904 et
figure parmi les « fauves » qui font scandale au Salon d’Automne de
1905. Antimilitariste, libertaire, il brule l’effigie d’Adolf Hitler en 1939,
ce qui ne le dispense pas de participer au funeste voyage d'artistes organisé par les autorités de
la France occupée en Allemagne en 1944, et qui lui vaudra bien des
ennuis.
Profondément
marqué par le Grande Guerre, il peint des paysages sombres après celle-ci.
L’exposition rassemble donc une impressionnante série d’œuvres de jeunesse,
dispersées dans des collections particulières et des musées lointains. Une
occasion à ne pas manquer…