Tant mieux, roman d'Amélie Nothomb
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C’est ma seconde incursion dans l’œuvre foisonnante d’Amélie Nothomb après, il y a très longtemps, « Stupeurs et tremblements ». Je dis seconde et non deuxième … les spécialistes de la grammaire me comprendront.
C’est un très court roman, mais très dense. Je l'ai lu en une journée.
Sans douter de la sincérité de l’autrice, on a réellement beaucoup de mal à imaginer la noirceur de la personnalité de sa grand-mère maternelle et les répercussions sur l’âme et le comportement de sa fille cadette qui deviendra sa mère adorée. Mais il est vrai que beaucoup d’auteurs ont coutume d’utiliser des éléments autobiographiques dans la création de leurs personnages.
Catharsis, résilience, dissimulation salvatrice, lucidité ou comment une petite fille de quatre ans réussit à se départir de l’amour pervers d’une mère toxique en se dédoublant mentalement, pour survivre. Tant mieux pour elle !
C’est à travers un tel récit que nous pouvons comprendre combien l’influence des parents – positive comme ici négative – peut impacter le caractère des enfants, comment l’amour maternel n’est aucunement une évidence, comment un couple "dysfonctionnel" ( je reste dans la litote), même stable, peut déglinguer ses enfants.
Dans le cas d’Amélie Nothomb, c’est l’amour de ses parents – malgré le calvaire enfantin vécu par sa mère – qui l’a sauvegardée et peut-être explique son talent d’écrivaine. Mais on sent qu’au-delà des années, elle en porte encore une sorte de culpabilité diffuse.
Il se trouve que moi aussi, j’ai eu une grand-mère « borderline » à la biographie désordonnée. Si j’en avais eu les capacités, j’aurais écrit le roman de sa vie.
Après avoir écrit sur son père, puis sur sa mère, Amélie Nothomb nous livrera-t-elle un roman de pure imagination ?
Tant mieux, roman d’Amélie Nothomb, publié chez Albin Michel, 212 p., 19,90 €.