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Journal de bord d'une grand-mère grande lectrice et avide de continuer à apprendre, de ses trois filles et de ses 6 petits-enfants.
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4 juillet 2025

Congo-Océan, un chemin de fer et de sang, documentaire de Catherine Bernstein

 

Clin d’œil ou simple coïncidence : je venais juste de terminer le – ou plutôt les deux  – livres de Véronique de Haas quand j’ai repéré pour le soir même la diffusion sur Histoire TV d’un documentaire intitulé « Congo-Océan, un chemin de fer et de sang ». Un des événements qui forme la trame des deux romans que je viens de lire …

Encore un témoignage, aujourd’hui largement oublié, de la puissance dévastatrice du système colonial dont je découvre jour après jour les conséquences gravissimes à long terme.

Pas étonnant effectivement que les pays anciennement colonisés par la France se révèlent encore aujourd’hui pleins de ressentiment. Un empire dont pendant plus d’un siècle, nous nous sommes cependant sentis si fiers !

 

L’idée était de construire une voie ferrée entre Brazzaville et Porto-Novo, une voie permettant de transporter toutes les richesses de cette région équatoriale enclavée de l'AEF, ou du moins ce que l’on en espérait : oléagineux, coton, café, caoutchouc, cacao, bois, cuivre et ivoire …

 

 

Entre 1921 et 1934, sous la direction de la Société des Batignolles et en vertu de l’acharnement des gouverneurs locaux successifs, ces 13 années de construction furent jalonnées de milliers de victimes. On ne peut pas exactement chiffrer le carnage mais on l’évalue à 20000 morts. Travail forcé, conditions sanitaires exécrables, exploitation sans aucune machine durant les premières années, absence ou insuffisance de nourriture, accidents …

Le plus difficile fut le franchissement du massif du Mayombe sur une centaine de kilomètres par des ouvriers – fournis par l’Administration coloniale - dans la jungle hostile et équipés seulement de pelles et d'une pioche et d’une barre à mine pour creuser le plus long tunnel d’Afrique (1694 m).

Un scandale dénoncé en Métropole par André Gide et Albert Londres.

 

 

Le chantier pharaonique est enfin terminé au printemps 1934. Il a nécessité un recrutement de populations autochtones sur un rayon immense – dont 6000 hommes venant d'Oubangui-Chari - du Cameroun et du Tchad, souvent à plus de 1500 km du chantier, on rafle dans les villages pour alimenter « la machine », les populations se révoltent, on tente de faire venir des ouvriers chinois …

 

 

Le documentaire donne la parole aux descendants des ouvriers, ou du moins ceux qui ont pu échapper à cet enfer. Un aspect bien peu reluisant de la « mission civilisatrice » de la France, évoqué à plusieurs reprises par Véronique de Haas.

Tout ça pour 511 km de voie unique à écartement de 1067 mm, 12 tunnels, 172 ponts et viaducs ...inaugurée le 10 juillet 1934, 127000 travailleurs recrutés, officiellement 17000 morts.

 

Congo-Océan, un chemin de fer et de sang, réalisé par Catherine Bernstein, diffusé sur ARTE dans « La case du siècle » et sur Histoire TV, production : Point du jour, les films du Balibari et ZED. En streaming sur la plate-forme FranceTV.

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