Chronique de ma vie avant ma naissance
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Je suis née 14 ans après le mariage de mes parents, 7 ans après la naissance de ma sœur ainée fin juin 1939 … Entre ces dates, une guerre …
En découvrant les livres de Melvina Mestre et Gilbert Sinoué, je découvre la vie sous le protectorat français – ou du moins ses quatre dernières années – au Maroc. Une histoire que je n’avais jamais explorée …
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Mes parents n’étaient pas du genre à raconter leur jeunesse. Pudeur ? Volonté d’oublier une période qui n’avait rien de bien romantique - si ce n’est leur coup de foudre réciproque au premier regard, qui a duré plus de 60 ans.
Mon père, surtout, taisait ses années de guerre, même s’il était particulièrement fier d’avoir été décoré de la Légion d’honneur à titre militaire dès 1950. Il s'était rengagé dans l'armée en 1938, il avait alors 28 ans. Comment, pour quels faits de guerre fut-il décoré ? pour ses trois évasions ? Mais n’était-ce pas le devoir de tout soldat de tenter de quitter les camps de prisonniers ?
Et puis un jour, sans que nous l’ayons sollicité, alors qu’il avait déjà 80 ans, il s’est mis à raconter, sur des copies d’écolier réunies en un petit classeur, et de son écriture ronde très lisible d’ancien comptable et selon le style d’un élève diplômé du certificat d’études, il s’est mis à retranscrire ses souvenirs.
Alors, ma sœur s’est mise en demeure d’interroger notre mère sur son enfance, en l’enregistrant sur des cassettes audio.
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A l’automne 1993, j’ai retranscrit ces textes, sans en ajouter ni retirer. Simplement en les transposant sur un support plus maniable, et je les ai imprimés pour en faire cadeau à nos proches lors de Noël.
En 2007, j’ai nourri les premières pages de ce blog avec cette matière si précieuse. Il se retrouvent sous la rubrique « Affaire terminée, j’arrive, en référence au texte du télégramme que mon père fit câbler à sa femme alors sans nouvelles de lui depuis plusieurs mois à Casablanca, au moment où il passa la ligne de démarcation en février 1942.
Au vrai, je viens de relire les passages où il raconte comment ils se sont retrouvés tous les deux de Casablanca à Alger en 1943, mon père militaire muté au GPRF puis recommandant son épouse pour un poste de secrétaire de direction au ministère des Affaires étrangères.
Une période de guerre qui avait déterminé leur destin et un changement radical de classe sociale. Mais il fallait aussi un brin de folie et/ou d’inconscience pour saisir cette opportunité.
Depuis, ce texte inspire mes petits-enfants. Il ne faut jamais oublier d’où l’on vient pour savoir où l’on va.
Affaire terminée, j'arrive, récit de Jean et Lucie Mens. A cliquer sur la colonne de droite, dans la rubrique "catégories principales".