13 mai 1958 : le putsch d'Alger ... quelques souvenirs d'une époque troublée.
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Mardi 13 mai 1958 : tentative de coup d’Etat menée à Alger, conjointement par Pierre Lagaillarde, avocat, leader étudiant et officier parachutiste de réserve (26 ans), des ultras pieds noirs, Léon Delbecque et Lucien Neuwirth proches du général de Gaulle, les généraux Raoul Salan, Edmond Jouhaux, Jean Gracieux, l’amiral Auboyneau, avec l’appui du général Massu et la complicité de Jacques Soustelle et de nombreux hauts gradés et fonctionnaires.
Ce complot a pour objectif de ramener au pouvoir De Gaulle, sans que celui-ci y soit mêlé.
Le 13 mai 1958 est le jour de l'investiture de Pierre Pflimlin, favorable à l’ouverture de négociations pour l’Algérie.
Profitant à Alger de la manifestation d'anciens combattants, organisée à la mémoire de trois militaires du contingent faits prisonniers par les fellaghas et fusillés en Tunisie, les partisans de l'Algérie française donnent l'assaut au bâtiment du gouvernement général (GG) sous la conduite de Pierre Lagaillarde. Après la mise à sac du GG, les émeutiers nomment un Comité de salut public.
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Le général Massu en prend la présidence. Il envoie à Paris un télégramme : « ... exigeons création à Paris d'un gouvernement de salut public, seul capable de conserver l'Algérie partie intégrante de la métropole ».
Les députés, qui n'apprécient pas cette intrusion, investissent comme prévu Pierre Pflimlin.
Après avoir quitté le gouvernement provisoire en janvier 1946, De Gaulle avait plaidé dans le second discours de Bayeux (16 juin 1946) pour un régime basé sur un pouvoir exécutif fort et condamné le projet constitutionnel de la IVème République, trop parlementaire à son goût.
Le 15 mai 1958, le général Salan prononce une allocution devant le comité de salut public : « Vive la France, vive l'Algérie française, vive le général de Gaulle ! »
Le 19 mai, de Gaulle donne une conférence de presse pour dire qu'il refuse de recevoir le pouvoir des factieux d'Alger. Aux journalistes qui s'inquiètent de l'éventualité d'une dictature, il lance : « Croit-on qu'à 67 ans, je vais commencer une carrière de dictateur ? ».
Le 27 mai, de Gaulle annonce qu'il entame le processus régulier pour « l'établissement d'un gouvernement républicain ».
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René Coty, président de la République, se résout le 1er juin, dans un message au Parlement, à en appeler au « plus illustre des Français... Celui qui, aux heures les plus sombres de notre histoire, fut notre chef pour la reconquête de la liberté et qui, ayant réalisé autour de lui l'unanimité nationale, refusa la dictature pour établir la République ».
Investi de la présidence du Conseil, Charles de Gaulle s'attelle à la rédaction d'une nouvelle constitution, approuvée par référendum le 28 septembre 1958 avec 79,2% de Oui.
Le 21 décembre 1958, Charles de Gaulle est élu Président de la République par un collège électoral. Succédant à René Coty, il devient le premier président de la Ve République.
J’avais douze ans à l’époque, mais je me souviens parfaitement des images diffusées à la télévision : échanges de coups de feu devant le Gouvernement général d’Alger, et du tumulte politique qui régnait lors de cette période troublée : instabilité des gouvernements successifs, guerre en Algérie où combattaient les appelés du contingent (le fiancé de ma sœur était sursitaire mais il n’allait pas tarder à être appelé sous les drapeaux), discussions entre ceux qui souhaitaient mettre un terme au conflit et ceux qui restaient attachés à la notion d’Empire.
J’ai mis du temps à comprendre … encore que ?
Sources : Wikipedia et Herodote.net