Mes 17 heures en compagnie de Jack Bauer

Il m’aura fallu en effet plusieurs jours pour regarder l’intégralité de la saison 4 de 24 heures … à raison de 24 épisodes de 43 minutes quasiment à la file – publicité non comprise.

Cette plongée dans l’Amérique des premières années de notre siècle m’a confortée dans l’opinion que j’avais de ce grand pays si complexe et si éloigné de nous, et, en ce moment, dans la tourmente !

Une série où se succèdent les cas de conscience des protagonistes, comme dans les tragédies classiques ... et le fait que chaque épisode se déroule dans la même unité de temps ... et presque de Lieu (Los Angeles) n'y est sans doute pas dû au hasard.

En tous les cas, on peut remarquer la terrible prescience des scénaristes qui ont mis en lumière ses fragilités : technologiques, administratives, budgétaires et politiques. La toute-puissance du Président, par exemple, même s’il n’est pas à la hauteur de la situation de crise.

Des capacités de réaction à une attaque terroriste majeure, par exemple, malgré la puissance des moyens techniques déployés, mais faute d’une couverture de renseignements optimale du fait de la multiplicité des agences en charge. Il est clair que le commando qui a réalisé l’attaque du World Trade Center le 11 septembre 2001 est à la source de ces scénarios catastrophes.

On mesure aussi la vulnérabilité d’un conglomérat d’états, en particulier face à la dispersion d’un virus de type corona mortel (Thème de la saison 3), et on a pu constater les effets du Covid en 2020.

De toutes les manières, la trame de chaque saison entrecroise plusieurs intrigues à partir d’un risque principal : tentative d’assassinat du candidat à la présidentielle avec suspicion de taupe au sein même de son équipe, la recherche d’une bombe nucléaire introduite sur le sol américain avec des doutes sur l’origine de l’attaque, la diffusion massive d’un virus mortel, des tentatives d’assassinat du Président élu, plusieurs attentats visant à venger les peuples qui ont subi la guerre de la part des Etats-Unis …

Le « truc scénaristique » est à chaque fois le même : la recherche d’un McGuffin c’est-à-dire un objet (un flacon renferment le poison, un ordinateur, la mallette des codes permettant de déclencher le feu nucléaire, la localisation d’un missile doté d’une ogive nucléaire, un document à décrypter) … A chaque traque, des traitres infiltrés, des pertes considérables des deux côtés. Tous les moyens sont utilisés pour faire parler les éventuels témoins.

Et au milieu, le modèle d’anti-héros Jack Bauer, renaissant de ses cendres tel un phénix à la fin de chaque journée de 24 heures.

A partir de cette quatrième saison, on reconnaît les principaux personnages et leur relations interpersonnelles. Kiefer Sutherland, évidemment … Mais aussi Alberta Watson (Erin Driscoll), Roger Cross (Curtis), Carlos Bernard (Tony Almeda), Reiko Aylesworth (Michelle), Dennis Haysbert (Président Palmer), Mary Lynn Rayskub (la meilleure analyste mais qui râle tout le temps), Louis Lombardi (l’analyste en surpoids très efficace).

Dans le casting, le comédien choisi pour incarner le vice-président dépassé par les événements ressemble terriblement à Richard Nixon …

Bref, un peu bloquée dans mes mouvements par une violente crise d’asthme, je me soigne avec des vidéos américaines, et ce qui se passe aujourd’hui me désole infiniment.

Comments

[KAT]

Effectivement, ce n'est pas la joie. Mais bref, soignez vous bien, cajolez vous avec vos visionnages préférés : cela fait du bien de se laisser porter ainsi quelque temps... Vous avez bien donné au cours de votre vie, alors maintenant, consommez !