Les enfants perdus, polar historique de François Sureau, de l'Académie française
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Voici le premier polar écrit par cet auteur membre de l’Académie française depuis 2020 qui, comme moi, déclare sans ambages adorer les romans policiers et les séries américaines, en particulier celles adaptées de Bosch (Michael Connelly) …
« Le roman policier "est ce que je préfère lire", indique François Sureau sur France Inter. "J'aimais ça quand j'étais jeune et je l'aime encore plus maintenant parce que ça révèle des choses. Je trouve que le roman policier, c'est comme la chasse aux papillons. Quand vous chassez les papillons, vous rentrez dans la nature, vous êtes attentifs aux heures du jour, aux moments où ils apparaissent, aux plantes hautes où ils se posent. Et une fois que vous êtes rentrés là-dedans, vous ne pouvez plus l'oublier. Vous avez découvert quelque chose à cause de la chasse aux papillons que vous n'auriez pas découvert sans ça. Le roman policier, c'est la même chose. Il vous fait découvrir des choses sur la nature humaine que vous n'auriez pas découvert sans."
Donc, j’ai craqué !
D’abord, une certaine perplexité : le livre est court :154 pages. Tout au plus une longue nouvelle.
Mais le style, ciselé et dense, ménage au lecteur, derrière un personnage principal indécryptable et déjà accompagné d’une aura de brillants résultats, pas moins de trois énigmes à résoudre. Avec de nombreuses références littéraires, comme autant de clins d’yeux entre initiés.
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Une description énigmatique – elle aussi – de Thomas More, l’enquêteur soudain pris au piège d’une presqu’île boueuse où sont regroupées les troupes impériales prisonnières après le désastre de Sedan en 1870 : c’est le décor apocalyptique de La débâcle de Zola, près de la maison de la dernière cartouche.
Naturellement, il n’est pas question d’utiliser les techniques de criminalistique : tout réside dans l’observation d’infimes détails du décor ou du comportement des protagonistes. Mais tout de même, More a recours aux télécommunications et grâce à elles, aux archives de la Sûreté de Paris … Un autre détail étrange : l’auteur fait référence à une enquête précédente, qui sera racontée dans le volume huit – quel programme éditorial dans ce premier opus !!!
Bref, je m’amuse de constater que certains Immortels à l’œuvre littéraire classique reconnue s’amusent à publier des aventures policières – à l’instar de Jean-Christophe Rufin avec Aurel le Consul !
J’attendrai le deuxième volume des aventures de Thomas More pour me faire une opinion définitive sur la série.
Les enfants perdus, policier historique de François Sureau, publié chez Gallimard, 154 p., 19€