La leçon du mal, thriller japonais de Yûsuke Kishi
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Le phénomène de la violence dans les établissements scolaires est en pleine actualité en ces temps de fin de l’omerta. Cela est vrai en France mais sans doute aussi partout dans le monde, là où des pervers ont le champ libre pour exercer le pouvoir en toute impunité.
Ce thriller particulièrement sanglant a pour cadre un établissement privé de la banlieue tokyoïte, le lycée Shinko Gakuin de Machida. Et plus particulièrement dans ses classes de première. Un établissement mixte, où le corps professoral n’est ni pire ni meilleur qu’ailleurs, où l'on pratique beaucoup de sports, dont naturellement des arts martiaux, et où se nouent entre adolescents – mais pas que – des relations complexes.
Seiji Hasumi y est professeur d’anglais, particulièrement doué, qui sait captiver l’attention des élèves et leur permet de retenir ses cours facilement. Mais cet homme charismatique, dont toutes les jeunes filles tombent amoureuses, à la carrière assez peu conventionnelle (diplômé d’une prestigieuse université américaine, ancien trader), toujours prêt à prendre la défense de ses élèves, est en réalité le pire des psychopathes.
Depuis ses plus jeunes années, il ne connaît aucune limite à ses pulsions et n’hésite jamais à supprimer méthodiquement toute personne qui entrave ses désirs, ou risque de dévoiler ses forfaits, sans jamais se laisser incriminer. Un génie du mal qui laisse derrière lui des traînées de cadavres : faux suicides, accidents, incendies ...
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Une de mes filles m’a offert ce livre et je me suis fait un devoir de le lire jusqu’à la dernière page, malgré plusieurs tentations de le laisser en plan devant l’accumulation des forfaits du criminel, que la quatrième de couverture nous dévoile avant même d’avoir ouvert la première page.
La richesse narrative et la description très minutieuse des différents – et très nombreux – personnages, tant chez les adolescents que les collègues du séduisant professeur, le foisonnement des noms – avec la difficulté pour nous occidentaux de toujours distinguer s’il s’agit de filles ou de garçons – n’empêche pas de trouver bien des similitudes de comportement entre ces jeunes japonais et nos ados du même âge.
Naturellement, on évoque le style de Brett Easton Ellis (American Psycho) qui m’avait profondément choquée dans les années 90. Le monstre du lycée de Machida est sans doute encore plus pervers.
Une construction cependant un peu trop « léchée », des flashbacks éclairants, une dernière scène comme modèle du genre gore … Malgré ma passion pour le Japon, je reste partagée. Trop, c’est trop !
La leçon du mal (Aku No Kyoten), thriller japonais de Yûsuke Kishi traduit par Diane Durocher, aux éditions 10/18 (Belfond), 621 p., 10,10€